Du plus jeune au plus vieux!

Y a-t-il un âge idéal pour siéger dans un Conseil communal?

Combien d’années d’expérience sont-elles nécessaires pour oser briguer un siège dans le législatif de sa commune, de son canton, de son pays? Mais encore, quand faut-il laisser sa place avant de passer pour un rabâcheur?

Selon les statistiques de l’OFS: la classe d’âge de 18 à 25 ans et celle des plus de 65 ans représentent environ 30% de la population. Si on admet que nos assemblées législatives doivent être représentatives de la population, il faut admettre que les tranches d’âge citées ci-dessus y sont largement sous-représentées.

Au Conseil communal de Moudon, le benjamin, Colin Grand, vient de fêter ses vingt ans, et Michel Lohner, le doyen, accuse trois quarts de siècle!

Ces deux conseillers communaux sont-ils en dehors des catégories «politiquement» acceptées, ou ont-ils leur place sur les bancs de la salle du conseil?

Colin Grand est né à Fribourg en 2001. Il a fait ses classes dans la Glâne et, en 2018, déménage en terre vaudoise, à Moudon. Très vite, suite à un projet de la RTS, il s’intéresse à la politique communale et est invité à rentrer dans les rangs du Conseil communal, sous la bannière bleue, celle du PLR. Réélu lors des élections communales 2021 pour 5 ans, il a pris ses marques en politique et a multiplié les engagements au sein de divers comités, notamment dans la commission la plus chronophage du Conseil communal, qu’il préside actuellement, la commission de gestion et des finances. «J’ai la chance de pouvoir prendre des responsabilités puisque étant toujours aux études et n’ayant pas d’obligation familiale. En effet, se réunir 3-4 fois en soirée par semaine n’est pas anodin. J’ai choisi de m’engager pour représenter la jeunesse, mais également toute la collectivité. J’ai ici cette chance, je l’ai saisie et ne peux qu’en être fier. Il m’est aussi important de promouvoir le fait que les jeunes peuvent revendiquer leur place dans un plénum! Il est impératif de représenter la population dans son ensemble», explique-t-il.

Michel Lohner, ingénieur de formation, est né en 1947. Après 35 ans de vie professionnelle en Suisse et à l’étranger dans le domaine de l’automation industrielle, il s’installe en 2007 à Moudon, avec sa femme. La retraite approchant, il se sent attiré par les affaires de la commune et, après avoir adhéré au PLR de Moudon, il se porte candidat au Conseil communal. «En plus de faciliter mon intégration, j’ai découvert dans cette fonction un microcosme passionnant mais exigeant, tant les sollicitations sont nombreuses, entre commissions, associations et autres groupements» relève-t-il.

Ces exigences en matière de disponibilité constituent certainement une des grandes problématiques de notre système de milice lorsqu’on est fortement engagé professionnellement. Le manque endémique de personnes susceptibles de s’engager dans les affaires publiques des communes n’est pas un secret!

Faut-il alors idéalement être retraité pour s’engager pleinement pour la collectivité? Non, heureusement pas! Mais il est vrai que cela facilite bien les choses. A condition de ne pas être trop âgé! C’est un peu la quadrature du cercle!

Il est certain qu’un législatif ou délibérant à l’échelle communale doit être composé de toutes les catégories de la population, de tous les genres, de tous les âges et bien entendu de toutes les orientations politiques et sociologiques. Cette pluralité exige de la part de chacun tolérance, compréhension et solidarité.

Le benjamin et le doyen de Moudon s’accordent à confirmer que cette pluralité des âges, des genres et des idées existe et fonctionne au mieux à Moudon. Jamais ils ne se sont sentis discriminés de quelque manière que ce soit! CP