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Le chantier de la gare sur les rails

La gare s’apprête à commencer sa mue. Remplacer les trains par des bus, entre mars et août 2023, nécessitera une planification complexe.


PK

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1 décembre 2022 à 01:00

Planifiée depuis trois ans, la transformation de la gare de Sugiez occupera une bonne partie de l’année 2023. Outre quelques nuisances inévitables pour les riverains, c’est surtout le remplacement des trains par des bus qui rythmera la vie des Vulliérains du 20 mars au 24 août.

«A l’arrivée, le renouvellement du secteur de la gare conviendra au plus grand nombre, mais il faudra serrer les dents et avoir de l’indulgence durant les travaux. Je peux vous assurer que tout le monde travaille pour que cela se passe au mieux», a résumé le conseiller communal Sven Rüegsegger, devant la centaine de personnes, lors d’une soirée d’information jeudi 24 novembre à Nant.

Installations vétustes

En présence des Transports publics fribourgeois (TPF), propriétaires du secteur de la gare, la présentation a surtout porté sur la première phase des travaux. Tandis que la seconde phase concernera la relocalisation de l’office de tourisme dans l’ancienne gare marchandise, qui sera transformée en une Maison du Vully, ainsi que sur le réaménagement de l’ensemble de la gare, le premier volet des travaux se concentrera sur la rénovation des structures ferroviaires et des quais.

«Pour certaines, elles remontent à 50 ou 70 ans en arrière, voire jusqu’à un siècle», a souligné Julien Horner, chef de projet général pour TPF Infrastructures. Cette première étape, dont le coût des travaux entièrement pris en charge par la Confédération est évalué à environ 20 millions de francs, pourra démarrer dès que les TPF auront obtenu la décision d’approbation des plans (DAP). Soit idéalement à partir du 16 janvier, ou au plus tard le 20 mars.

Ces travaux s’inscrivent dans le chapelet de rénovations des gares de la ligne Fribourg-Morat-Anet. A Sugiez, en plus de la mise en conformité à la loi sur l’égalité pour les handicapés (LHand), une exigence fédérale, les travaux comprendront un renouvellement de la voie ferrée et des installations de sécurité. Une voie de garage et stockage sera aussi aménagée.

Pour les passagers, la zone voyageurs sera rénovée suivant les standards des autres gares que l’on trouve sur la ligne. Sont donc prévus deux quais de 150 mètres pour l’accueil de trains double composition, un passage sous-voie ainsi qu’une marquise, sorte de large couvert qui abritera une salle d’attente vitrée. La complexité des travaux, a expliqué Julien Horner, tient dans le sous-sol très humide dans ce secteur.

Pour permettre de bétonner dans ces conditions, des enceintes de fouilles seront creusées. Et des palplanches, immenses plaques d’acier, permettront de rendre ces enceintes étanches. «Tout cela explique l’interruption des trains relativement longue. Nous devons nous assurer de la bonne qualité des travaux», souligne Julien Horner.

Interruption des trains

L’autre complexité tient dans le remplacement des trains par des bus dans l’intervalle. Un vrai casse-tête à entendre Rijad Mziu, chef du service planification offre et ressources pour TPF Trafic, car du 20 mars au 23 août, le trafic ferroviaire sera totalement interrompu entre Morat et Anet.

Des bus de substitution prendront le relais, mais les contraintes liées au temps de parcours sur ce tronçon (12 minutes en train contre 19 minutes par la route) nécessitent la mise en place de plusieurs catégories de bus, dont des «directs» Morat-Neuchâtel et des «régionaux».

Pour un passager au départ de Sugiez se rendant à Fribourg, le temps de trajet total s’allongera de 9 minutes. S’il va à Neuchâtel, en revanche, il devra compter 22 minutes de plus. Conscients du problème, les TPF ont trouvé une solution pour ramener ce temps supplémentaire à 6 minutes durant les heures de pointe.

Parmi les différentes questions posées par les habitants présents à la séance jeudi dernier, un citoyen est revenu sur le temps d’attente, particulièrement long, aux barrières du passage à niveau. «La situation n’est pas bonne, a reconnu Julien Horner. Elle sera améliorée sans être pour autant complètement réglée.» Principale raison de cette attente aux barrières: le positionnement éloigné des signaux de freinage qui doivent permettre le ralentissement de trains roulant sur cet axe à 120 ou 140 kilomètres à l’heure.

Une autre question, «très pragmatique», portait sur la présence ou non de toilettes. Ce que les TPF confirment: des toilettes publiques sont prévues. Parmi les autres interventions du public, il était aussi question du nombre de places de parc pour les voitures et les vélos. Une des craintes des futurs utilisateurs étant le manque de places à disposition. Ce point est encore en discussion entre les TPF, la commune et le canton.

Du côté de la commune, Sven Rüegsegger a rappelé la volonté d’augmenter le nombre de places de parc. Pour ce qui est des voitures, cela sera vraisemblablement difficile de dépasser les 35 places. Dans le public, certains ont suggéré de trouver de l’espace sur la parcelle au nord du secteur, à l’angle des routes du Péage et de la Gare. Sauf qu’à cet endroit, TPF Immo, autre entreprise du groupe, prévoit de construire un bâtiment sur 840 mètres carrés.

L’usage de cette construction n’est pas encore arrêté. Elle pourrait accueillir en partie des bureaux. Les TPF cherchent pour l’heure des partenaires, indique Julien Horner, qui précise que les TPF ont déjà accepté de «rogner» ce projet pour augmenter les places de parc. «Entre la commune et les TPF, on a fait un pas de chaque côté.»

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