L’église catholique éclairée de rouge pour un hommage

La paroisse catholique de Payerne éclaire son église en rouge chaque soir de cette semaine précédant le temps de l’Avent. Elle s’associe ainsi à la Red Week (Semaine en rouge) qui a illuminé un grand nombre de bâtiments religieux dans de nombreux pays du monde, principalement entre le 12 et 20 novembre.

Cette action initiée par le mouvement Aide à l’Eglise en détresse veut attirer l’attention sur le grand nombre de chrétiens persécutés dans le monde. «Des centaines de millions de chrétiens vivent dans le monde entier dans un environnement où ils sont violemment persécutés, discriminés ou empêchés de pratiquer librement leur foi», explique Jan Probst, directeur d’Aide à l’Eglise en détresse. On estime à près de 250 millions le nombre de chrétiens persécutés.

L’Aide à l’Eglise en détresse a également distribué des «bougies de l’espoir» en signe de solidarité avec des personnes qui ont perdu la vie à cause de leur foi. Des noms de chrétiens martyrs sont écrits sur ces bougies.

La vente des bougies de l’Aide à l’Eglise en détresse a été un moment particulièrement émouvant pour Luc de Raemy, le curé modérateur de l’Unité pastorale Saint-Barnabé. «Parmi les noms, j’ai lu celui de Sœur Luisa Dell’Orto. C’était une religieuse, une petite sœur de l’Evangile de Charles de Foucauld, elle a été assassinée en Haïti le 25 juin dernier. Je la connaissais et je connaissais bien cette communauté, qui s’occupait des enfants des rues et qui a ouvert une école à Port-au-Prince», dit le prêtre, qui a passé plusieurs années en Haïti.

Luc de Raemy a lancé de nombreuses actions de soutien pour ce pays dans lequel il s’est rendu plusieurs fois au cours des dernières années.

Sœur Luisa, qui s’occupait des enfants abandonnés depuis vingt ans, avait décidé de rester en Haïti malgré l’augmentation de la violence, donnant la préférence à ses protégés. Elle aurait été victime d’une attaque armée alors qu’elle se trouvait dans la rue. Luisa «a fait don de sa vie aux autres, jusqu’au martyre», a déclaré le pape François le 26 juin dernier.

Selon le rapport 2021 de l’Aide à l’Eglise en détresse, la liberté religieuse est violée dans près d’un tiers des pays de la planète (31,6%). Le nombre de personnes vivant dans ces pays est proche de 5,2 milliards. Les pires violations ont lieu dans certains des pays les plus peuplés au monde, comme la Chine, l’Inde, le Pakistan, le Bangladesh et le Nigeria.

Le nombre de chrétiens tués ou assassinés a augmenté de 60% en 2020. Leur nombre est passé de moins de 3000 à plus de 4500. Le chiffre de 6000 était presque atteint en 2021, selon les estimations de l’ONG Portes ouvertes, citée par l’Agence France presse (AFP). Le Nigeria arrive «en tête des pays où les chrétiens sont tués pour leur foi», devant la RDC et le Pakistan.

«Il n’y a pas que des motifs strictement religieux derrière les persécutions: elles peuvent aussi être liées au nationalisme religieux, comme en Inde ou en Turquie, au contrôle étatique, comme en Chine, voire au crime organisé et aux cartels comme en Colombie et au Mexique», indiquait l’association à l’AFP.com/rg