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Un bus urbain et une école agrandie

Entre demandes de renvoi, vote à bulletin secret et vives discussions: les élus ont bataillé sec, jeudi 17 novembre, pour finalement accepter la mise en exploitation d’un transport public en ville dès décembre 2023 et une extension scolaire à Rueyres-les-Prés.

L’école de Rueyres-les-Prés est pleine et a déjà dû ouvrir une classe supplémentaire pour les 1-2H cette année.Photo ik

Isabelle  Kottelat

Isabelle Kottelat

24 novembre 2022 à 01:00

Le bus urbain n’est pas mûr. Les élus prient l’exécutif de revoir sa copie et de revenir avec un projet plus complet. Ah non, ça, c’était lors du Conseil général staviacois de mars 2022. Mais le scénario a failli se reproduire lors de la séance de jeudi 17 novembre dernier à la Prillaz.

Pour mal commencer, ça a mal commencé, justement par une demande de renvoi de la demande de crédit de 706 000 francs pour la mise en exploitation à l’horaire 2024 d’un transport public urbain et de ses infrastructures. «Le bus tel que présenté ne fait pas l’unanimité. Le côté financier n’est pas prêt. Comment financer ce service? Il manque une pièce maîtresse: une analyse financière», s’est élevé Nicolas Giacomotti (Indépendant). Demandant dans la foulée un vote à bulletin secret sur la demande de renvoi du dossier.

Un service jamais rentable

«Il n’est plus temps de tergiverser, a rétorqué Rose-Marie Rodriguez (PS-Les Verts). Notre ville souffre d’un problème de mobilité et le bus est une des pièces de ce puzzle.» Pour Dominic Catillaz (Le Centre), «un tel dispositif ne sera pas rentable mais c’est à la commune de proposer ce service à la population». Son camarade de parti Axel Catillaz s’est insurgé contre le vote à bulletin secret, parlant de «manœuvre politique lâche, une pure perte de temps». Lui donnant raison, le vote à bulletin secret n’a été accepté que par cinq élus là où il en aurait fallu plus de 11 sur les 57 élus présents (moins Jérôme Carrard, récusé sur ce dossier). La demande de renvoi a suivi le même chemin, refusée par 41 voix contre 13 et 2 abstentions.

Pour autant, l’affaire n’était pas dans le sac et les discussions ont été longues et nourries, relevant des points négatifs comme le coût, la tarification selon Frimobil, le refus de mettre à disposition des espaces publicitaires à des tiers, etc., déjà à la commission financière. «Nous nous engageons en réalité pour des montants bien plus importants que celui de ce soir qui impacteront les finances communales. Des finances qui présentent déjà un déficit structurel», a relevé Axel Catillaz pour la commission financière qui a toutefois préavisé positivement la demande de crédit, à une courte majorité. «Il faut être conscient qu’un bus urbain ne sera jamais rentable et ce n’est pas la vocation d’un tel service.»

Ne pas faire comme Payerne

Pour Steve Pillonel, les discussions sur la mobilité devraient précéder la mise en place d’une telle pièce maîtresse. Pour Yasmina Glauser (PS-Les Verts), «il n’y a rien d’écologique ni de durable dans un bus urbain. Ne pensons pas que nous seront plus malins que nos voisins Payernois qui font circuler un bus fantôme.» Dominic Catillaz a fait remarquer qu’«Estavayer se doit de montrer l’exemple dans son district. Créer une liaison entre le haut et le bas de la ville, c’est une aide au développement durable.»

Un tracé évolutif

Finalement, les élus ont dit oui à 39 voix contre 17. Estavayer-le-Lac aura son bus urbain. Dès décembre 2023, il connectera les quartiers les plus denses (Champ-de-Lune, Chasseral/La Ferme, Bel-Air et la Vieille-Ville) à la gare. Dans un second temps, la zone Plein-Sud et le secteur de la Maladeire, à l’entrée de la ville côté de la tour d’eau où viendront, si tout va bien, la future zone sportive et ses nouveaux terrains de football.

Exploité par CarPostal, un bus hybride (diesel-électricité), d’une longueur de 12 mètres, proposera des dessertes coordonnées avec les horaires des CFF, privilégiant la correspondance des usagers venant d’Estavayer-Est vers Fribourg. Il ne traversera pas le centre-ville mais s’arrêtera à la porte du Camus, à la poste et à l’hôpital notamment. Une zone de rebroussement devra être créée à la Plage communale jusqu’où la ligne sera prolongée à la belle saison. Evolutif, le tracé est encore provisoire et sera testé; les arrêts seront d’abord réalisés à l’aide d’un marquage au sol et d’un poteau de signalisation avant une version définitive.

L’école prête pour la rentrée

Rebelote avec la proposition d’agrandir l’école primaire des Quatre Vents à Rueyres-les-Prés avec une demande de renvoi de Pierre-Alain Joye au nom de la commission financière, motivée par une erreur de calcul des subventions cantonales (finalement 230 000 au lieu de 936 000). «Effectivement, nous avons fait une erreur, mais le montant final reste inchangé», a répondu la conseillère communale en charge des bâtiments et infrastructures Marlis Schwarzentrub. «Nous avons un grave problème ce soir sur la qualité des messages présentés par le Conseil communal et l’absence totale de transparence, s’est indigné Axel Catillaz. Mais on se doit d’entrer en matière et de débattre, même si c’est scandaleux sur la forme. Je suis déçu du Conseil communal», a-t-il lâché, récoltant les applaudissements de la salle.

La demande de renvoi a été balayée par 50 voix contre 3 et 4 abstentions. Et au vote final, par 52 voix contre 1 et 4 abstentions, c’est donc un crédit de 4,045 millions de francs qui a passé la rampe.

Evolution démographique

Evolution démographique, développement de nouvelles habitations à Rueyres-les-Prés motivent cet agrandissement. L’établissement scolaire Estavayer-Sévaz compte actuellement 978 élèves, répartis en trois zones géographiques. «Le besoin en infrastructures en zone 2 de Rueyres est bien là», a souligné Jérôme Carrard, vice-président de la commission des bâtiments et infrastructures. L’école des Quatre Vents abrite actuellement 10 classes. Agrandie, elle pourra accueillir quatre salles de classe primaire de plus, une d’enfantine et un espace plus grand pour l’accueil extrascolaire.

La mise à l’enquête est prévue le 15 décembre, le démarrage des travaux au printemps 2023 pour une nouvelle école prête pour la rentrée scolaire d’août 2023. «Le calendrier est réaliste. Une extension avait déjà été prévue lors de la construction du bâtiment», a précisé Marlis Schwarzentrub.

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