Un premier local pour la bibliothèque d’objets

Une perceuse, un Polaroid, un matelas pneumatique gonflable, un extracteur de jus, une tente ou encore un jeu de tournevis. Au lieu d’acheter ces objets, pourquoi ne pas tout simplement les emprunter, comme des livres à la bibliothèque? Le concept des bibliothèques d’objets se développe un peu partout en Suisse, jusque dans la plaine broyarde.

Vendredi 18 novembre, au dernier étage de l’Hôtel de Ville d’Avenches, une vingtaine de personnes participaient en effet à la soirée de lancement de la Bibliothèque d’objets de la Broye (BOB). Après avoir sondé la population et les communes, mis en place un concept et créé une association, cette séance d’information représentait une étape importante.

Fondateur de la Manivelle à Genève, Robert Stitelmann était présent pour parler de cette structure qui regroupe 775 membres pour un ensemble de 3346 objets à emprunter sur quatre sites. «On a fêté nos 20 000 prêts annuels, dit-il, parti de 1500 prêts la première année, on doublait presque ce chiffre chaque année.» Le fondateur de la Manivelle rappelle l’importance d’unir les forces. «A Genève, on a investi un bâtiment de 1200 m

Un exemple inspirant pour la BOB, qui s’est aussi intéressée à d’autres structures, comme celle en train de se créer à Yverdon-les-Bains ou celle de Morat, la LeihBARaque. «Chaque bibliothèque d’objets à sa formule propre. On s’inspire de ce qui se fait ailleurs, mais sans copier. C’est important pour nous de trouver un concept qui corresponde à notre région», souligne Wieke Chanez, une des quatre coprésidentes de la BOB.

«C’est parti de Demain la Broye et d’un message posté sur les réseaux sociaux, qui sonnait comme une invitation à se lancer, continue la Cheyroise. Covid oblige, nous nous sommes d’abord retrouvées par visioconférence, puis nous sommes allées visiter des bibliothèques. Notre questionnaire a aussi récolté de bons retours, tant dans la Broye fribourgeoise que vaudoise, et on s’est dit qu’un tel projet avait toute sa raison d’être.»

A ses côtés, Elodie Calais ajoute: «Au départ, nous imaginions une bibliothèque mobile, sillonnant la Broye avec un van ou une caravane. Mais cela aurait demandé un boulot de fou sans pour autant être efficient.» De ce constat germera l’idée de fonctionner en réseau. A terme, la BOB devrait ainsi se déployer sur quatre sites: Estavayer-le-Lac, Payerne, Moudon et Avenches. L’originalité de cette formule tient dans le fait qu’il reviendra aux membres de transporter les objets entre chaque site au gré de leurs déplacements. Pour contribuer au financement de la BOB, des abonnements seront prévus à des prix accessibles, avec ou sans contreparties. Et les réservations d’objets passeront par une plateforme en ligne.

Un des points cruciaux sera de trouver des locaux, ainsi que l’a rappelé une personne dans le public. Les recherches se poursuivent à Payerne, Estavayer-le-Lac et Moudon, où des contacts ont déjà été pris. Mais c’est à Avenches que le projet avance le plus vite, puisque la commune mettra gratuitement un local à disposition de l’association. L’endroit se situera à la rue Centrale 3, dans le bâtiment de l’ancien hôpital bourgeoisial. Un lieu que les initiatrices de la BOB entendent rendre humain et chaleureux. Présente vendredi soir, la municipale Camille Marion, chargée entre autres du développement durable, a salué cet engagement citoyen. «Au-delà des objets, c’est une occasion de partager des valeurs et une vision commune pour l’avenir», dit-elle.

Plus qu’un simple réservoir d’objets, la BOB entend promouvoir le partage, l’intelligence collective, mais aussi la durabilité, en privilégiant des objets de qualité qu’il s’agira de garder en bon état, ainsi que l’accessibilité pour les futurs utilisateurs. «A Avenches, comme pour chacun des autres sites, il s’agira de créer une équipe locale», relève Elodie Calais, soulignant la dynamique «organique» du projet. «Cela se fera quand cela se fera, l’important est de se lancer.»

Caissier de la section des Verts Broye-Vully, l’Avenchois Fabien Aeby est venu en curieux vendredi soir. «Je compte m’investir, mais je ne sais pas encore comment je pourrais contribuer.» Aimant l’idée de faire circuler les objets entre les sites, il trouve que ce projet a du potentiel, même si l’une des difficultés, selon lui, «sera de trouver des gens».

Informations et contacts sur les réseaux sociaux, ainsi que sur: www.labob.ch