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Une rencontre interreligieuse au cœur de la violence

À l’occasion de la semaine des religions dans le canton de Vaud, une belle assistance s’est rendue au Centre culturel turc pour vivre une rencontre et des ateliers dont le fil conducteur était la violence, tant au plan interpersonnel que dans la société et entre les nations.

Photo Figen Ari

Daniel  Alexander

Daniel Alexander

24 novembre 2022 à 01:00

La rencontre, qui a eu lieu le dimanche 13 novembre, a débuté par la projection d’un documentaire saisissant qu’on doit à Initiatives et Changement, qui a été salué par l’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan, sur le conflit violent qui a opposé des factions rivales musulmanes et chrétiennes au Nigeria à la fin des années nonante. Le film L’imam et le pasteur met en scène le vécu de la réconciliation entre l’imam Muhammad Ashafa et le pasteur pentecôtiste James Wuye. Au départ, de farouches extrémistes prônant la violence contre l’autre communauté, mais qui vont, dans la douleur, faire l’expérience du pardon à partir de leur foi respective, pour finalement œuvrer de concert à la promotion du respect et de la paix dans tout le pays, à travers la création d’un Interfaith Center.

La rencontre s’est ensuite poursuivie par trois ateliers simultanés d’une bonne heure fournissant des outils pour faire face au conflit à partir d’expériences vécues.

Le médiateur Pascal Gemperli a littéralement mis en scène les participants pour illustrer le fait que nous nous soumettons souvent à ce qui s’appelle les injonctions d’une certaine violence culturelle qui nous conduisent à ne pas nous insurger lorsque les plus fragiles ou les étrangers sont menacés par des actes violents ou la discrimination autour de nous.

Le pasteur Michel Monod, coprésident du Centre pour l’action non violente de Lausanne, a empoigné le problème des guerres et des nationalismes d’aujourd’hui en exposant le concept de «défense civile non violente», qui a suscité une discussion nourrie lorsqu’il a été question de l’appliquer à l’invasion russe en Ukraine.

Enfin, le collaborateur d’Initiatives et Changement, Jean Fiaux, a illustré ce que signifie la réconciliation interreligieuse en prenant l’exemple de la guerre civile du Liban dans les années 80, où des personnes issues des différentes communautés ont entretenu la voie de la réconciliation nationale, en établissant des relations entre communautés ennemies, malgré la violence qui régnait entre les quartiers de Beyrouth.

La rencontre s’est terminée par une table ronde alimentée par les questions d’un public attentif et bien présent, composé pour moitié de personnes issues de l’immigration turques et de Suisses de souche qui n’ont pas manqué de faire honneur à la succulente collation préparée par le comité de l’association culturelle turque de Moudon.

Dès maintenant les organisateurs du Groupe interreligieux de Moudon et environs se remettent au travail pour organiser une rencontre du même type en 2023 sur le thème de nos attitudes face au réchauffement climatique.

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