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Sport

Faire d’une passion son quotidien

Bretonne d’origine et cavalière professionnelle, Fanny Cayrol côtoie les chevaux depuis sa tendre enfance. La jeune femme de 29 ans a trouvé son bonheur en Suisse et plus particulièrement dans la Broye. Rencontre en marge du concours hippique d’Estavayer où il a fait chaud.

Fanny Cayrol entretient une relation privilégiée et complice avec ses chevaux, ici Drop du Relais, cheval de 9 ans.Photo as

Alain  Schafer

Alain Schafer

23 juin 2022 à 02:00

Pas besoin de pourchasser un rêve quand on le vit déjà tous les jours. Comme plusieurs cavalières en lice au Concours hippique d’Estavayer, Fanny Cayrol a la chance de vivre de sa passion. «J’ai grandi avec les chevaux, je m’en suis toujours occupée. A 5 ans, je savais que je voulais en faire mon métier et je m’en suis donné les moyens. A 14 ans, j’ai commencé une formation de 6 ans, avec trois diplômes à la clé.» A 29 ans, cette Française a vu du pays. «Attention, je suis Bretonne avant d’être Française», se marre-t-elle, juste après avoir fini prématurément l’épreuve R/N120 où son cheval Drop lui a fait le coup de la panne en refusant un obstacle. «C’est la première fois qu’il me fait ça», assure-t-elle. Pas de quoi lui enlever sa bonne humeur.

Une nouvelle vie en Suisse

Après avoir fait un crochet par la Normandie puis l’Alsace, Fanny Cayrol s’était retrouvée en Suisse chez l’éleveur Hans Zimmermann à Sévaz, avant de se mettre à son compte il y a 5 ans. «J’ai pas mal bougé depuis, à Prez-vers-Noréaz, puis une année à Chandon chez la famille Schoch et enfin aux écuries d’Olivier Pradervand à Payerne où je suis installée.» La cavalière y prodigue notamment ses cours et monte inlassablement dans les concours. «A Estavayer, je monte 7 chevaux différents sur les 4 jours de concours.» Aucun problème pour celle qui apprécie les défis, avec un faible pour les chevaux difficiles, jeunes, voire sauvages. «J’ai toujours fini par les apprivoiser. Tout passe par la communication, la confiance et le respect. J’aime construire une relation complice avec un cheval, le faire progresser et moi avec.» La chaleur était finalement le plus gros challenge sur le paddock roussi par le soleil. «Pour une Bretonne, il fait un peu chaud, mais ce sont surtout les chevaux qui souffrent physiquement, même s’ils ne disent rien.»

Si la jeune femme a encore toute sa famille en Bretagne, elle ne se voit nulle part ailleurs, en tout cas pour le moment. «Je suis bien installée, j’adore ce que je fais, ma clientèle est ici, toutes les conditions sont réunies», assure la cavalière de la société de la Broye dont l’objectif est d’obtenir prochainement la licence nationale.

Un courant qui passe bien

En attendant de relever de nouveaux défis, Fanny Cayrol aime mettre son expérience au service des autres et notamment de la jeunesse. Jeune cavalier talentueux, Bryan Yerly bénéficie de ses entraînements depuis cet hiver à Payerne. «Linda Pasquier était ma coach, mais avec la distance, cela devenait plus compliqué. Elle m’a recommandé Fanny. Le courant est rapidement passé. Elle sait très bien s’adapter aux cavaliers et aux chevaux, explique bien les choses avec beaucoup de pédagogie, j’apprécie son style», confie le Dompierrois de 16 ans au sortir de l’épreuve R/N 120, où il a été pénalisé de 4 points pour une perche.

Ensemble sur le podium

«Il m’a manqué un peu de rythme. J’espérais mieux mais ce n’est déjà pas si mal», assure Bryan qui entretient une bonne complicité avec Quasim du Chêne. «Un cheval de 10 ans, très gentil, qui montre beaucoup d’envie, mais parfois assez compliqué dans sa tête», rigole Bryan qui a connu une poussée de croissance spectaculaire récemment. «J’ai pris une dizaine de centimètres en quelques mois, ce qui m’aide à être plus près du cheval», explique celui qui a définitivement tourné la page des poneys. «C’est ma sœur Salomé qui monte désormais nos deux poneys.» Le lendemain à Estavayer, le garçon s’illustrait lors du championnat fribourgeois des chevaux suisses en prenant la 3e place du concours. Il retrouvait sur la plus haute marche du podium une certaine… Fanny Cayrol, son entraîneure. L’élève attendra donc encore un peu avant de dépasser le maître.

Classements complets sur www.cso-estavayer.ch

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