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«Je voulais laisser une trace»

Créateur de Graines de Foot en 2001, Georges Guinand a tiré sa révérence en apothéose avec des finales disputées chez lui dimanche à Lucens. Un tournoi marqué par la victoire magistrale de Granges-Marnand en juniors D.

Depuis 20 ans, le tournoi Graines de Foot fait le bonheur des juniors vaudois. A Lucens, ils étaient près de 500 à disputer les finales.Photo alain schafer

Alain  Schafer

Alain Schafer

23 juin 2022 à 02:00

«Je voulais laisser une trace en créant une manifestation réservée à tous les petits Vaudois», confie Georges Guinand. Autant dire que le pari est réussi pour le créateur de Graines de Foot qui n’avait qu’à se promener au bord du terrain dimanche à Lucens pour voir des centaines d’enfants se dépenser sans compter sur le terrain, jubiler après un but ou s’effondrer après une occasion gâchée, leurs entraîneurs les poussant, le public les encourageant. «La plus belle récompense, ce sont les remerciements des parents et le sourire des enfants très fiers de porter leur t-shirt illustré», savoure le fondateur qui a vu près de 100 000 juniors éclore en 20 éditions. Depuis 2015, toutes les catégories juniors, de G à D, sont représentées, soit 8000 enfants de 6 à 13 ans.

Des coups de pression

En accueillant les finales dans son fief, le Lucensois ne pouvait pas rêver mieux pour tirer sa révérence. Il en a profité pour jeter un coup d’œil dans le rétroviseur en présence de nombreux invités, dont le président de l’ASF Dominique Blanc, comme lui ardent défenseur du foot amateur. «Je suis arrivé de Lausanne le 8 janvier 1973 comme enseignant. L’école était à 100 m du terrain de foot, un signe!» Après avoir œuvré activement dans le club local, Marcel Parietti, directeur technique à l’ACVF, était venu le chercher pour diriger les juniors vaudois en 1994. C’est dans ce cadre qu’il lançait son concept.

L’engouement n’a jamais faibli. Après deux éditions annulées par le Covid, Georges Guinand finit en beauté sur une 20e édition, après avoir tissé de belles amitiés et aussi connu quelques crève-cœurs. Comme cette annulation en 2015 en prévision du temps exécrable annoncé par le bulletin météo. «Je n’ai jamais beaucoup dormi la semaine précédant un tournoi. Il fallait prendre une décision rapidement, avec le risque de décevoir du monde. Devoir annoncer à 8000 enfants de rester à la maison est une pression énorme.»

Le passionné peut prendre congé sereinement, en sachant que son œuvre est entre de bonnes mains auprès de l’association cantonale, tout en espérant qu’elle lui survivra longtemps, ainsi que son nom. «Ce serait bête de le changer. Il y a déjà assez d’anglicismes dans le foot actuel.» Celui qui a passé une bonne partie de sa vie à rendre service et à créer des activités en faveur de la jeunesse ne sera jamais très loin pour donner un coup de main. «Il n’y a finalement qu’une chose que je n’ai jamais organisée, un loto, sourit-il. Mais avec 7 petits-enfants pour m’occuper, je n’aurai jamais le temps de m’ennuyer!»

Juniors grangeois héroïques

Remporter le tournoi sans encaisser le moindre but, tel est l’exploit peu commun réalisé par les juniors D de Granges-Marnand, en plus à la maison. Leur entraîneur Pierre Louis Trolliet, dit «Pilou», était aux anges. «Plusieurs joueurs de la première équipe du club, promue la veille en 3e ligue, ont débarqué munis de cloches, ça les a encore plus galvanisés.» Les jeunes Broyards ont déjoué les pronostics et choqué certains adversaires plus cotés. Evoluant pourtant en D élites, Pully en demi-finale, puis Malley en finale, battu aux penalties, n’ont pu que s’incliner. «On les travaille à tous les entraînements, je savais que mes joueurs et mes gardiens seraient prêts pour cet exercice. De nombreux Lausannois ignoraient où se trouvait Granges-Marnand jusqu’à présent, ils le savent désormais», sourit le mentor.

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