A la croisée de deux axes de nature

D’ouest en est, un corridor écologique continu s’étire de la Petite Glâne à la Broye. Axe naturel qui se rapproche du paysage originel des marécages, dévolu à la flânerie, à la détente et aux mobilités douces. Entre les deux cours d’eau, il se prolonge vers le centre de Saint-Aubin et vers l’IENA d’Avenches. Du sud au nord, un axe agricole avec un verger urbain et des niches pour s’attarder à l’ombre des arbres fait office de canopée permettant au secteur de fonctionner même aux périodes les plus chaudes. Au carrefour des deux, une place centrale, lieu emblématique du site, prendra la forme d’un parc.

L’Etablissement cantonal de promotion foncière (ECPF) a dévoilé hier mercredi à Saint-Aubin le projet lauréat pour les aménagements extérieurs et paysagers du campus AgriCo. Le gagnant du mandat d’études parallèles (MEP), le consortium Studio Vulkan Landschaftsarchitektur AG - Ecotec environnement SA - mrs partner sa - TT Licht GmbH propose un développement du site en trois secteurs.

«On veut créer une richesse supplémentaire sur le site», a relevé mercredi Giancarlo Perotto, directeur de l’ECPF. Baptisé Agri-Parc, le projet renforce justement la richesse écologique et la biodiversité du site. Il respecte l’armature paysagère d’origine et notamment la promenade conçue par les architectes Zweifel et Stricker en 1968, a apprécié le jury du concours.

Sur l’axe naturel, le cheminement piéton existant est retravaillé pour le rendre perméable, c’est-à-dire qu’il accueille non seulement les visiteurs du site mais aussi les promeneurs qui peuvent profiter du biotope des lieux, agrandi jusqu’aux frontières du site.

L’axe agricole s’articule, lui, autour d’un chemin principal réservé à la mobilité douce et d’un cheminement secondaire pour desservir les secteurs à bâtir.

Le cœur du site inclut les bâtiments historiques et protégés ainsi que différents espaces extérieurs à disposition des usagers du site comme une garderie, un jardin pour le restaurant, des espaces de pique-nique, de sport, etc.

Emblématiques du lieu, les éléments en U des bâtiments qui seront démolis seront réutilisés. Ils assureront une cohésion entre les bâtiments historiques et les futures constructions, seront utilisés comme abribus à l’entrée principale, au sol pour créer un corridor aquatique entre les deux biotopes ou encore comme bancs dispersés sur tout le site.

«L’aménagement extérieur, c’est le liant entre les bâtiments, l’identité du site. Au total, on parle quand même de 100 000 m2 de terrains à aménager qui ne sont pas occupés par des bâtiments, dans lesquels il y a les routes, mais aussi le biotope existant. Il fallait avoir un concept qui relie le tout», a appuyé Giancarlo Perotto qui articule un montant de 4 à 5 millions de francs pour le projet en entier.

Ce concept global sera mis en œuvre par étapes, en 10 à 12 ans, en même temps que le développement des nouvelles constructions. Les prochaines étapes seront le développement de la plateforme de mobilité avec les places de parc et le permis de construire pour le bâtiment de service. Actuellement, les travaux d’assainissement des bâtiments 1710 et 1720 sont en cours.

Propriétaire du site AgriCo depuis le 1er juillet 2022, l’ECPF vise le développement d’un site industriel pionnier, sans trafic motorisé en son centre, un campus agroalimentaire et biomasse leader en Suisse, utilisant les synergies dans le respect de la richesse patrimoniale et naturelle du lieu. 3,3 millions de francs ont déjà été investis. A terme, il devrait employer 1600 personnes. Actuellement, il abrite une quinzaine d’entreprises pour 30 emplois.