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Almerinda a rendu son tablier

Après 36 années de bons et loyaux services, Almerinda a remis son tablier, non sans regrets. La châtelaine, comme elle aime à être surnommée, adorait sa vie de château.

Photo FNATH

FNATHI

FNATHI

2 février 2023 à 01:00

Depuis le 24 février 1986, date à laquelle elle a été engagée par Gaston Berchten comme femme de ménage au château de Lucens, elle est montée à pied, inlassablement, 2 à 3 fois par semaine, parfois plus en fonction des besoins pour nettoyer, astiquer, faire briller fenêtres et argenterie. Pendant plus de 30 ans, Almerinda a collaboré avec Madeleine Falk et une belle complicité existait entre ces deux fées du logis.

«J’ai débuté sous les ordres de Monsieur Gaston Berchten. Pour moi, il est vite devenu comme un papa. Il était très très gentil et avait toujours un mot pour nous faire rire Madeleine et moi. Son sourire nous a manqué quand il a pris sa retraite et on était tristes», avoue Almerinda. Puis son petit-fils Joël, qu’elle a vu grandir, a repris le flambeau et a su se faire apprécier de ces dames autant que son grand-papa Gaston.

Dix pièces, des longs couloirs, un chalet bernois, un caveau, des dépendances, une aile médiévale et même un donjon haut perché, rien ne leur résistait, pas le moindre grain de poussière ni la plus petite toile d’araignée ne subsistait après leur passage.

Et depuis là-haut, quelle vue sur Lucens! Cela permettait à Almerinda d’admirer le paysage mais surtout, soyons clairs, d’épier le tout Lucens!

Entretenir un château du XIIIe siècle avec ses objets anciens, ses tapisseries, ses tableaux et autres meubles délicats, n’a pas été une mince affaire. Mais que de bons souvenirs, de rires à la pause-café et de farces jouées! Almerinda aimait passer du temps dans ce qu’elle considère comme SON château.

Un jour d’octobre 2022, Monsieur Piguet, l’administrateur du château, lui annonce qu’il est temps de partir à la retraite, que la montée devient trop pénible pour elle et qu’il vaut mieux qu’elle reste à la maison pour s’occuper de son mari. M. Piguet était souriant et affable ce jour-là, comme à son habitude, alors Almerinda a cru et espéré qu’il plaisantait. Elle ne voulait pas y croire. Joël, l’intendant, a eu du pain sur la planche pour lui faire comprendre qu’il ne s’agissait pas d’une plaisanterie et qu’il était temps d’arrêter. C’est en faisant quelques photos souvenirs dans la grande salle, devant le sapin de Noël, qu’elle a réalisé qu’une page était vraiment en train de se tourner.

C’est avec beaucoup de nostalgie qu’elle a finalement rendu ses clés à Joël Berchten fin décembre. Joël qui au fil des années est devenu un ami qu’elle aime taquiner.

Almerinda a toujours aimé le travail bien fait, elle va désormais pouvoir se consacrer à la préparation de bons petits plats de son Italie natale pour le plus grand plaisir de ses petits-enfants. FNATHi

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