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Au royaume des perches avec son maître, le Staviacois Philippe Tercier

Si la perche parade samedi et brûle 
le dimanche de carnaval, 
c’est grâce à lui.

Ses perches, Philippe Tercier les crée, les répare et les choie toute l’année.Photo isabelle kottelat

Isabelle Kottelat

Isabelle Kottelat

30 janvier 2020 à 01:00

Bon, Estavayer n’a peut-être plus de pisciculture en ce moment, mais elle a son royaume des perches. Là-bas, dans un tranquille hangar de Bussy, elles prennent vie, grandissent, prennent des couleurs et profitent d’un séjour de remise en beauté entre deux carnavals. Le maître des lieux, Philippe Tercier, s’en occupe quasi toute l’année. C’est grâce à lui que le symbole staviacois sera porté haut et fier samedi 1er février lors de la Pendaison de la perche.

Déjà parce qu’en tant que chauffeur officiel de Sa Majesté, il conduit le tracteur qui promènera la vraie perche, celle en dur, en ville lors de cette traditionnelle manifestation qui annonce, deux semaines avant, le carnaval staviacois. Aussi parce qu’il emmènera également la doublure de la perche, la fausse cette fois, dans les rues durant tout le week-end du carnaval (les 15 et 16 février) jusque sur son bûcher d’après le grand cortège. Parce que bien évidemment, ce n’est pas la vraie qui est brûlée, mais une copie réalisée en papier mâché.

Et surtout, parce que c’est lui, ce Staviacois, qui l’a créée, cette perche qui partira en fumée. Depuis 2001 qu’il a rejoint le comité du carnaval, c’est la 16e qu’il peaufine en ce moment pour l’édition 2020. Avec une surprise à la clé en relation avec le thème du carnaval: 50 nuances de confettis. Sa Majesté portera-t-elle le string? Suspense.

«Les premières perches étaient réalisées grâce à deux moules de demi-perche. A l’époque, il fallait poser une vingtaine de couches de papier sur les moules en mai-juin, puis les laisser sécher, démouler, mettre le mat au milieu et refermer les moules, sans oublier de fourrer le tout avec de la paille», raconte-t-il.

Les moules sont arrivés en fin de vie au début des années 2000. En 2003 et 2004, c’est la Rosière qui s’occupait de créer la perche. Puis Philippe Tercier a trouvé une nouvelle technique, plus rapide. Chaque année, il donne forme à une nouvelle perche sur la même structure métallique qui ne craint pas le feu. Il s’y met d’ailleurs directement après la fin de chaque carnaval. «Quand c’est chaud!» rigole-t-il.

Le Staviacois s’occupe aussi d’une multitude d’autres perches qui sont choyées dans le hangar de Bussy: ici, l’une pose dans sa robe de papier mâché, l’autre prend vie dans un bloc de sagex. Celles que le comte et la comtesse tiennent à la main sortent de leur lifting. Après l’édition 2019, elles avaient besoin d’être retapées. Tout comme les poissons qui ornent leurs trônes royaux. Puis ce sera au tour des perches que portent les prince et princesse. Passionné, Philippe Tercier ne chôme pas et ne compte pas ses heures. Il n’y a qu’entre juin et septembre qu’il ne passe pas au chevet de ses poissons.ik


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