Avenches la Gauloise s’expose

D’Avenches la Romaine, tout le monde ou presque connaît les grands monuments, tels l’amphithéâtre, le théâtre, la muraille ou la colonne du Cigognier, sans compter les fouilles qui ont livré nombre de connaissances sur les âges romains d’Aventicum. Si les spécialistes ont longtemps pensé que cette ville avait été fondée ex nihilo par les Romains, on sait désormais que ce n’est pas le cas.

Une agglomération celtique occupait déjà les lieux, elle se situait au pied de la colline comme l’ont révélé différentes fouilles réalisées ces dernières années. Les trouvailles ont été déterrées sur une portion se déployant autour de la colline, allant de la zone sportive côté nord au parking du Faubourg, sur la partie sud, en passant par le Milavy, où un chantier de fouille qui se termine ces jours a permis de mettre au jour une nécropole celtique.

Mettre en lumière ce passé gaulois, c’est l’objectif de la nouvelle exposition du Musée romain d’Avenches, que l’on peut découvrir pendant une année à partir de ce vendredi 30 septembre. Intitulée Avenches la Gauloise, l’exposition ne comporte que des pièces trouvées à Avenches. «L’idée était de présenter le fruit des fouilles récentes de ces dix dernières années», explique l’archéologue Daniel Castella, l’un des commissaires de l’exposition avec ses collègues Hugo Amoroso, Aurélie Schenk et Bernard Reymond pour la partie graphique et illustrations.

La mise sur pied de cette exposition s’inscrit dans le projet Origines, lancé en 2019 et consacré aux origines celtiques d’Aventicum. Car la connaissance que l’on a de l’occupation helvète du lieu s’est accélérée ces dernières années, dans le sillage de chantiers de construction sur la partie sud-ouest de la commune, tels les secteurs de Sur-Fourche ou du Milavy. Les fouilles menées ont livré des vestiges appartenant aux II

Fibules, céramiques ou encore pièces de harnachement: les éléments trouvés ne sont pas toujours impressionnants, mais ils sont riches d’enseignements. Autant d’éléments que l’on retrouve dans la plaquette qui accompagne cette exposition, publiée pour le grand public.

«C’est l’occasion d’une première synthèse sur le passé gaulois d’Avenches», souligne Denis Genequand, directeur des Site et musée romains d’Avenches (SMRA). On sait aujourd’hui que la ville, d’abord située côté sud-ouest au bas de la colline, s’est progressivement déplacée vers l’est pour se retrouver autour du sanctuaire du Cigognier à l’époque romaine.

En revanche, l’ancienne voie romaine, dont l’actuelle route cantonale a repris le tracé, constituait déjà sans doute l’épine dorsale de l’agglomération gauloise, précise Daniel Castella.

Comme Rome ne s’est pas faite en un jour, «la romanisation d’Avenches s’est faite de manière très progressive», relève Hugo Amoroso. Comme ce fut le cas en d’autres régions, les élites hélvètes furent parmi les premiers habitants à se romaniser, mais le fond celtique a longtemps perduré à Aventicum. Même à l’époque romaine, comme en témoignent des pièces plus récentes, tels ce petit autel dédié au dieu Mercure Cissonius (son nom gaulois) ou ces fibules du I

Des clés, une brosse à carder en chêne, une passoire ou encore des os d’animaux transformés en outils. L’exposition donne à voir de nombreuses pièces du quotidien. Et mettre en lien ces différents éléments a représenté un défi pour les commissaires. L’exposition regroupe ainsi les éléments en divers volets: les élites, l’artisanat, la vie domestique, les animaux, etc. Tandis que des illustrations replacent les objets dans leur contexte et donnent à sentir cette époque gauloise.

Des personnages, dessinés par les frères Sam et Fred Guillaume, amènent également une touche de légèreté à l’exposition. On suit ainsi la jeune Aculia, son grand-père Goban et Marcus, leur voisin romain fraîchement débarqué à Aventicum et qui découvre le lieu. Une autre manière de raconter cette Avenches gauloise.

Exposition Avenches la Gauloise, dès le 30 septembre 2022 et jusqu’au 1er octobre 2023 au Musée romain d’Avenches. Entrée gratuite.