Bluffant, le roman de Noémie

Chaque année, des élèves du Gymnase intercantonal de la Broye réalisent un travail de maturité. En septembre 2020, l’enseignante Véronique Froidevaux-Bersier incite ses élèves à écrire une histoire qui leur est propre, avec une liberté totale sur la longueur de celle-ci. Habituée à l’écriture, Noémie Charmoy, sur les conseils de son enseignante, réfléchit à la trame. «J’ai pris du temps pour créer mes personnages, planter le décor. Mme Froidevaux voulait surtout qu’on prenne du plaisir à écrire, à raconter. Je n’ai commencé à écrire qu’en janvier 2021», se souvient Noémie. Le travail devait être rendu en juin, pour une défense orale à l’automne 2021. «Nous avions une quinzaine de minutes pour parler librement de notre travail», précise l’auteure qui a aujourd’hui 18 ans.

Parmi le jury, une référence du polar roman: Marc Voltenauer. «J’ai été bluffé! Pour un premier polar, c’est brillant. Il y a de l’humour, un ton franc et direct. Les personnages sont bien campés. Les descriptions, le rythme, l’atmosphère nous embarquent dès les premières lignes», commente l’écrivain vaudois qui a décidé de parrainer Noémie, en la mettant en contact avec son éditeur, les Editions Slatkine.

On relèvera qu’il s’agit d’une première pour le GYB qu’une élève soit éditée suite à un travail de maturité.

«Ce fut très enrichissant, car avec mon éditrice, j’ai dû retravailler certains chapitres», indique Noémie qui peut ainsi faire vivre son histoire au-delà des frontières broyardes, avec Le dernier souffle du Laret.

La trame: 9 octobre 2015. Les terres détrempées du hameau de Chesard sont le théâtre d’une macabre découverte. La journaliste broyarde Claire Aldermann est retrouvée sans vie. Sa mort n’est pas le fruit du hasard. Qui a pu ôter la vie à une jeune femme talentueuse et appréciée de tous? Esther Notari, l’une des policières en charge de l’enquête, se rend à l’évidence: un secret peut en cacher un autre, et la rédemption est parfois chose difficile à atteindre. Rongée par de vieux démons et devant composer avec son nouveau binôme, la très lisse Delphine Vaucher, Esther devra faire des choix cornéliens. L’occasion pour la femme de remettre de l’ordre dans sa vie qui lui échappe.

Pour son premier roman, Noémie n’a pas hésité à prendre des informations auprès d’un policier, d’une procureure notamment pour la concordance des faits. Et puis, la jeune femme s’est fait un plaisir de replonger dans ses souvenirs d’enfance à Chesard, notamment au bord du Laret. Elle emmène ses héros un peu partout dans la Broye, de Grandcour à Avenches, Payerne, Estavayer, Les Planches, Ressudens, Corcelles, Vallon…

«J’ai aussi voulu jouer sur ce duo d’enquêtrices, avec une du coin et une autre de l’extérieur. Cela m’a permis de mettre en avant quelques particularités broyardes», sourit Noémie qui est une fan de romans policiers avec ses auteurs phares comme Marie Javet et Marc Voltenauer. Plus jeune, elle a participé à des concours d’écriture. «Bien souvent, je n’envoyais pas mes textes, car j’avais peur de la critique», avoue Noémie. «Elle ne nous laissait jamais lire ce qu’elle écrivait», lance sa maman Caroline Charmoy, tandis qu’elle découvre avec émotion le premier roman de sa fille qui sortira ce vendredi 27 janvier, avec une première dédicace prévue ce samedi à Payerne.

Et la suite? «J’ai mes études à l’Université à Fribourg, je suis bien occupée, mais je me suis attachée à mes personnages et j’aimerais bien leur faire vivre de nouvelles aventures», avoue celle qui se verrait bien enseignante au gymnase. «Et si je peux concilier mon métier avec l’écriture, alors ce serait le bonheur», avoue la jeune femme.

Noémie Charmoy dédicacera à la Librairie Page 2016 à Payerne, ce samedi 28 janvier, de 10 h 30 à 12 h 30