Brandons à l’heure dite cette année

L’an dernier, les brandons avaient partagé l’affiche avec les paroisses payernoises pour les Rameaux, en avril, une exception post-Covid. «Cette année, on remet les pendules à l’heure et les brandons auront encore lieu en hiver, du 24 au 27 février», prévient le nouveau président Vincent Marcuard, alias Mizou. Une année dans la plus grande normalité, comme avant 2020 et le couperet de Monsieur Berset, le vendredi même des brandons…

Et l’ouverture de cette édition aura des airs de Morgenstreich bâlois. En effet, au son des quatre guggens de la cité, un cortège s’ébranlera le jeudi à 5 h 23. «Les guggens partiront en étoile de la fontaine de Vuary, de la gare, du rond-point du Carmenna et de l’Hôtel de Ville, pour rejoindre la place du Tribunal. Elles offriront un petit concert et nous servirons café et croissants, prévient Mizou. C’est un peu l’idée d’une diane aux quatre coins de la ville. En entendant les cliques, les habitants se diront «Tcheu c’est l’heure des brandons et ils partiront au travail avec le sourire, où pas», ironise le président. Un Comité des masqués (CDM) qui pense bien que ce buzz ne sera pas au goût de tout le monde. «Nous sommes heureux que les guggens aient joué le jeu, ainsi que la commune qui nous soutient», ajoute Mizou.

Après ce boucan du jeudi matin, les brandons pourront prendre leur envol dans la plus grande normalité, comme avant, avec le loto des écoles en soirée à la Halle des fêtes, la soirée masquée du vendredi avec 1200 convives (c’est complet), puis la sortie du Journal des Brandons le samedi matin, le cortège des enfants avec 1200 bambins. Une ambiance festive dans toute la ville et au village de fête à la place Paray-le-Monial, de jour comme de nuit.

La journée du dimanche verra s’ébranler le grand cortège carnavalesque avec une trentaine de groupes et de chars. Et la cuvée 2023 se terminera comme il se doit par la nuit des chineuses.

Le chiffre de 128e année circule volontiers pour cette édition. Mais c’est le journal satirique qui a été fondé en 1895. Les Brandons de Payerne sont bien plus anciens. On parle déjà d’un carnaval en 1420. Les brandons datent de la Réforme: en 1577, une demoiselle Plumettaz est «admonestée» pour avoir dansé aux brandons. En 1590, Jacob Mottel et Claude Grivaz doivent payer deux florins pour le même délit… D’après les archives, le premier cortège remonterait à 1872, avec deux chars. Quant au CDM, sous sa forme actuelle, il a été fondé en 1915, le syndic de l’époque, Emile Perrin, en était le cofondateur. Ceci étant dit, place aux confettis!

Plus d’infos sur www.brandonspayerne.ch