C’est déjà l’heure des brandons

Lorsque vous lirez ces lignes, les Brandons de Payerne auront déjà débuté. En effet, le Comité des masqués (CDM) a décidé d’innover un peu à la façon lucernoise, ou bâloise, en réveillant les Payernois ce jeudi à 5 h 23, au son des quatre guggens du cru, avec l’opération «Tcheu c’est l’heure!» Impossible pour nous de relater ce «buzz» dans cette édition imprimée la veille. Les brandons 2023 sont donc lancés et c’est l’occasion de prendre langue avec le nouveau président, Vincent Marcuard, alias Mizou, pour savoir comment il se sent à quelques heures du grand week-end carnavalesque.

— A l’aube de ces brandons, comment ça va?

— Je suis un peu stressé et inquiet, c’est ma nature. Mais je suis aussi rassuré, car j’ai un très bon comité autour de moi et surtout je peux compter sur mon prédécesseur Vin-Vin, notre «papa», pour des conseils et son expérience. Mais à part ça, on est prêts et chacun connaît son domaine et a la tête sur les épaules.

— Quel est votre parcours au sein des Brandons de Payerne?

— J’ai baigné là-dedans tout gamin, en participant déjà au cortège en 2e enfantine. Bien plus tard, j’ai réalisé des chars avec l’équipe des Bonzes. J’ai aussi fait un passage à Radio Brandons et en 2018 j’ai rejoint le CDM, tout d’abord pour la Halle des fêtes, avec Winnie et le regretté Clovis, puis j’ai repris la responsabilité du village de fête. Bon, ma première édition en février 2020, je m’en souviendrais toute ma vie. Mon village était prêt pour l’édition du 125e et ce fut la grosse claque, avec l’annulation le vendredi même des brandons. J’ai dû attendre 2022 pour l’exploiter et en 2023 je cède ma place.

— Depuis vos débuts à la tête des brandons en août dernier, comment ça se passe?

— Très bien! J’en apprends tous les jours et j’ai dû prendre mes marques au comité, nous avons beaucoup discuté, tout roule.

— Succéder à Vin-Vin qui aura tenu la barque depuis 2007, c’est une gageure?

— Effectivement, ce n’est pas rien! J’étais motivé à reprendre cette présidence, mais je n’avais pas réalisé l’impact que cela aurait dans ma vie. Quand j’ai été élu, j’ai reçu plus de messages que si je m’étais marié! Maintenant, j’ai changé de costume et je dois m’adapter, je ne pourrai plus courir à gauche à droite. D’ailleurs Vin-Vin m’a dit: «Si tu vois qu’ils sont débordés, tu ne sautes pas derrière le bar pour tirer des bières. Ce n’est plus ton job, tu as d’autres missions.» Il m’a bien fait rire et je sais qu’il a raison. Mon amour des brandons reste le même et je dois gérer différemment, même si je ne suis pas Vin-Vin, d’ailleurs j’ai un peu délégué la paperasse aux nouveaux du comité.

— Avec 17 membres au comité, c’est encore facile d’avoir un mot à dire?

— Il y a de grands museaux autour de la table, alors de temps en temps, je remets un petit peu d’ordre, mais tout se passe bien. La particularité, c’est que 4 personnes sont sur le départ et travaillent avec leurs remplaçants. A terme, nous serons 13.

— Comment voyez-vous votre première édition en tant que président?

— La météo semble avec nous. On n’annonce pas de virus, on aura semble-t-il de l’électricité… J’espère que l’affluence sera au rendez-vous. Forcément, nous aurons des imprévus, mais je suis totalement confiant.

— Quelles sont vos craintes, vos attentes?

— Je souhaite ne jamais revivre ce que nous avons vécu en 2020. Une fois la machine lancée, on ne peut plus l’arrêter avec les nombreux acteurs qui gravitent autour des brandons. Nos anciens nous ont laissé un sacré héritage, à nous d’entretenir cette flamme, nous sommes d’une certaine façon les gardiens du temple. Ce sont les brandons, on doit rire, s’amuser, mais nous devons aussi ménager la chèvre et le chou et certaines susceptibilités. C’est devenu compliqué d’organiser un carnaval à notre époque, avec une frange de la population qui ne goûte pas toujours à l’humour carnavalesque. Et puis on doit toujours garder à l’œil l’aspect financier, c’est quand même le nerf de la guerre. Avec 550 000 francs de budget, il faut que ça tourne.

— Un moment attendu en particulier?

— Vin-Vin m’a expliqué une tonne de choses et il m’a aussi décrit ses moments forts. Je vais vous dire dimanche, après le cortège, on pourra pousser un ouf de soulagement, car tout aura fonctionné. L’essentiel c’est que tout le monde y prenne du plaisir.

Plus d’infos sur www.brandonspayerne.ch