«Cette nouvelle vision va apporter un changement de paradigme»

— Plusieurs Municipalités se sont cassé les dents sur le réaménagement de la Grand-Rue. C’est courageux de remettre l’ouvrage sur le métier?

— C’est le bon moment pour relancer cette réflexion. Nous devons aussi réfléchir aux infrastructures souterraines qui seront aussi à refaire dans tout le secteur, avec entre autres le chauffage à distance qui devra poursuivre son extension. Ensuite nous en profiterons pour repenser la superstructure avec le réaménagement des rues pour une diminution de la vitesse des véhicules et surtout pour rendre notre ville plus attractive, notamment pour la mobilité douce. Nous devons aussi penser à des îlots de fraîcheur, ainsi qu’à une réflexion globale sur le parcage et la circulation.

C’est aussi le bon moment pour donner à nos commerces un univers plus attrayant, avec des espaces piétonniers plus grands et une meilleure visibilité pour les commerces souvent cachés par les véhicules.

— La suppression des fameux parcs en épi entraînera une diminution de l’offre de stationnement?

— C’est le mandat d’études parallèles qui va permettre d’orienter notre décision. Si l’on veut que cette artère soit plus attractive et chaleureuse, des places devront être supprimées. Mais des parkings souterrains sont actuellement sous-utilisés, notamment dans le secteur Guillermaux. De toute façon, tout est en lien avec le projet Coop-Migros-CFF qui doit apporter des places supplémentaires qui ne seront pas si loin de la Grand-Rue.

Cette nouvelle vision va entraîner un changement de paradigme, mais c’est essentiellement pour apporter une nouvelle dynamique à la ville, à nos commerces et établissements publics. Dans d’autres villes, on doit aussi marcher pour rejoindre ces lieux.

— Il va falloir concilier les attentes des commerçants, des clients, des citoyens. En quelque sorte, ménager la chèvre et le chou?

— La Municipalité est consciente que tout le monde doit se réinventer. Prenez l’exemple des rotations des places de stationnement qui sont plus intéressantes pour les commerçants que des places longue durée, comme c’est le cas actuellement. Tout changement fait peur, mais à la longue cela sera bénéfique et les commerçants seront intégrés dans ces choix, par le biais de la Société industrielle et commerciale qui fera partie du collège d’experts. Actuellement, une commission de la mobilité avec des représentants de plusieurs corps de métiers et diverses associations planche déjà sur la mobilité au centre-ville, en lien avec ces projets.

— Au terme du travail des experts, n’y a-t-il pas un risque que ce dossier retourne dans les tiroirs, comme les précédents projets?

— La Municipalité est tout acquise à ce gros dossier qui va se dérouler sur plusieurs années. Comme je l’ai déjà dit, il y a un effet domino avec d’autres projets comme Coop-Migros-CFF, mais aussi la construction de l’Ecole professionnelle qui va aussi occasionner passablement de chamboulement au niveau du flux piétonnier. Nous nous devons de faire ces réflexions et d’apporter les modifications qui en découlent.

Dans un avenir proche, des essais sont possibles avec des aménagements provisoires pour tester et par là, on peut citer l’exemple d’une piste cyclable dans la Grand-Rue, dans les deux sens.

Nous devons oser le changement pour notre ville, pour les Payernois.