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Coup de gel dans le personnel

CONSEIL GÉNÉRAL Face à un déficit annoncé de 2,3 millions de francs pour le budget 2022, les élus ont suivi la commission financière mercredi 22 décembre et accepté de geler la majorité des nouveaux engagements prévus pour l’administration communale.

Une progression constante des déficits des budgets alarme les élus de la commune.Photo ik

Isabelle  Kottelat

Isabelle Kottelat

6 janvier 2022 à 01:00

«Merci de nous laisser rentrer à la maison avec un budget» a lâché le syndic Eric Chassot après deux heures et demie de discussions et de nombreux votes du Conseil général, mercredi 22 décembre. La partie n’était pas gagnée et la soirée avait mal commencé avec la demande de renvoi du groupe UDC. «Deux éléments de ce budget 2022 nous ont interpellés: l’excédent de charges de 2,3 millions et la planification d’une augmentation de 6,3 EPT (équivalents plein-temps) du personnel de la commune. Depuis 2018, les budgets présentent une hausse de déficit constante. Où cette progression va-t-elle s’arrêter?» a argumenté Michel Zadory. Au vote, les élus ont toutefois refusé la demande de renvoi par 50 voix contre 3 et 1 abstention.

Pour autant, ils n’ont pas accepté le budget 2022 tel quel, suivant largement les conclusions du rapport accablant de la commission financière détaillant les charges qui ont pris l’ascenseur, notamment une masse salariale en hausse de 6,09%, soit 677 454 francs, et des participations aux collectivités pour plus de 10,90%, ou 2,256 millions, pour un déficit total qui augmente de 16%, passant de 1,98 à 2,3 millions.

S’agissant du personnel communal, «nous sommes passés de 75,8% au budget 2017 à 92,7% pour 2022. Si le budget 2022 est accepté tel que proposé par le Conseil communal, la hausse depuis le début de la nouvelle commune serait de 23,2 EPT, soit 31%, donc pratiquement un tiers d’effectif en plus en 5 ans», a souligné Conrad Castaldi, président de la commission financière. «La cofin se demande donc si cette escalade en personnel est vraiment nécessaire, et propose de geler les engagements pour 2022. Nous sommes conscients que refuser l’engagement de nouveaux collaborateurs est une mesure très forte, mais elle nous paraît indispensable en raison du déficit prévu en 2022.»

Juriste et personnel de l’accueil extrascolaire sauvés

Les 54 élus présents ont alors discuté chaque nouvel engagement prévu, les conseillers communaux défendant chaque poste de leurs dicastères. Au final, sur les 6,3 EPT prévus en plus, seuls deux ont passé la rampe: un juriste pour 0,5 EPT et 0,6 EPT pour l’accueil extrascolaire (AES). «Si vous refusez ce montant, on va mettre des enfants en liste d’attente», avait mis en garde la conseillère communale Marlis Schwarzentrub. La centriste Anne Meyer Loetscher avait aussi plaidé pour défendre ces postes AES: «C’est un faux calcul de penser qu’on peut faire ici des économies: un parent qui peut travailler rapporte des revenus.»

Des nouveaux postes pour l’intendance des bâtiments (1 EPT), les espaces verts (1 EPT), la voirie (1 EPT), les eaux potables et usées (0,5 EPT), les affaires culturelles (0,4 EPT), le secrétariat des écoles (0,2 EPT), le secrétariat polyvalent (0,5 EPT), le secrétariat de la police (0,2 EPT) ou le maître de sport (0,4 EPT) ont en revanche été tour à tour refusés.

Les élus ont aussi suivi le centriste Dominic Catillaz, qui a demandé de sucrer les travaux de 80 000 francs de mise à niveau de la détection incendie de l’ancien bâtiment du Sacré-Cœur et de réfection de la chapelle. Ces travaux n’ont pas d’urgence et peuvent attendre ceux de rénovation prévus en 2022, a-t-il lancé. Au total, des économies de 537 000 francs ont été réalisées mercredi soir, ramenant le déficit prévu de 2,3 à 1,75 million pour un total de charges de 50,3 millions.

Faible capacité d’autofinancement, forte hausse de l’endettement: Axel Catillaz (le centre), pour la commission financière, est ensuite venu expliquer pourquoi l’évolution du plan financier 2022-2026 était préoccupante. «Il est encore temps de changer de cap. La politique d’investissements envisagée de 15 millions par an n’est pas durable. Elle doit être revue à la baisse. Elle repose sur la vente de terrains de la Prillaz.»

«Nous avons reçu un électrochoc ce soir, et celui qui a reçu un électrochoc va faire d’autant plus attention à sa santé», a conclu le président du Conseil général, Thierry Roulin.

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