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Coup de sifflet final pour Nicolas Crausaz

Enfant de Villeneuve, Corçallin d’adoption, Nicolas Crausaz nous a quittés, bien trop vite.

Nicolas Crausaz.Photo dr

Rémy Gilliand

Rémy Gilliand

23 février 2023 à 01:00

«Dimanche 5 février, tel le bruit assourdissant d’une balle frappant sèchement la transversale suite à une puissante reprise de volée dont tu as le secret, la nouvelle de ton départ pour le grand stade résonne tristement dans la région», tels sont les mots forts et pleins d’esprit prononcés samedi dernier par son ami Bruno Ballif, lors des obsèques de Nicolas Crausaz.

L’église de Surpierre était bien trop petite pour accueillir tous les amis et connaissances. Une foule incrédule face à la disparition subite de Nicolas, décédé en Thaïlande alors qu’il était en vacances avec sa compagne Fabienne et leurs amis Isabelle et Alain. Si tout le monde a cru à une nouvelle facétie de sa part, il a fallu se résoudre à accepter la réalité, aussi triste soit-elle: son cœur s’est arrêté de battre à l’autre bout du monde.

Nicolas Crausaz est né le 28 septembre 1962. Seul garçon au milieu de deux filles, Nadine et Fabienne, dans le foyer de Gérard et de Jeanine Crausaz, à Villeneuve. Ils étaient tenanciers de l’Auberge communale. Son enfance, racontée par Bruno Ballif était faite de parties de foot-foot, de parties de cache-cache, de matches de foot improvisés. Le ballon rond sera sa grande passion et malgré un talent reconnu, bien au-dessus de la moyenne, c’est avec ses copains qu’il préférait pratiquer ce sport. «Tu es et tu resteras à jamais le meilleur buteur du club de notre enclave. Si un titre mondial avait aussi été décerné pour les 3es mi-temps, notre maillot aurait été brodé de quelques étoiles et tu aurais certainement décroché de nombreux Ballons d’or», a relaté l’ami Bruno.

Nicolas était doté d’un caractère enjoué, hérité de son papa, d’un sens de l’humour particulièrement développé, teinté parfois d’un soupçon de moquerie et d’autodérision qui pouvaient heurter. Mais l’homme savait mettre l’ambiance partout où il passait, des courses de jeunesse aux exercices des pompiers, en passant par les camps de ski ou une simple rencontre fortuite.

Sous cette carapace faite de dérision, se cachait un cœur plein de tendresse, d’amour, de souci des autres et de fierté de ses trois enfants, Elodie, Kevin et Jeremy, a qui il a transmis de belles valeurs. Sa fille de cœur, Allison a aussi énormément compté. Depuis quelques mois, il avait endossé le maillot de grand-papa gâteau, pour ses deux petites-filles Elise et Charlie.

Marié une première fois à Sonia, Nicolas avait refait sa vie depuis près de 25 ans avec Fabienne, du côté de Corcelles-près-Payerne. L’impensable s’est réalisé, le Fribourgeois, fier de ses racines, a quitté son canton par amour. «C’est sous la contrainte que tu as rendu tes plaques au drapeau noir et blanc», a ironisé Bruno Ballif. Et ce sacré Nicolas a su s’intégrer dans son nouveau village d’adoption où il avait un plaisir non dissimulé à se rendre au terrain de Freybonnaz, forcément. Sans oublier les parties de pétanque, véritable sport national chez les Ours blancs.

Nicolas a fait l’ensemble de sa carrière à la Migros, tout d’abord à Moudon et c’est là qu’il a rencontré Fabienne, avant de rejoindre Estavayer-Lait SA.

«Nous crions à l’injustice, le match n’est pas au bout du temps réglementaire, l’arbitre siffle la fin, il n’accorde pas de minutes additionnelles, la belle action entamée ne peut être menée à bien, elle nous laisse un goût d’inachevé», a résumé son pote Bruno devant un parterre triste et à la fois heureux d’avoir connu Nicolas.rg

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