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Déchets plastiques revalorisés

Spontis SA souhaitait trouver une solution pour optimiser les déchets plastiques. Elle a misé sur la pyrolyse, procédé de récupération et de revalorisation qui contribue à diminuer l’impact environnemental. Le projet collaboratif interentreprises Valplast Energie est ainsi né.

Le projet Valplast Energie a été lancé par Spontis SA, société spécialisée dans les métiers de la supply chain. A g., Drew Gamage (responsable des opérations de Spontis SA) et à dr., Christophe Pot (directeur de Spontis SA)Photo JMZ

Jean-michel  Zuccoli

Jean-michel Zuccoli

16 février 2023 à 01:00

Le projet Valplast Energie? Un projet lancé par Spontis SA, propriété de Groupe E, de Romande Energie et des Services industriels de la ville de Lausanne, qui s’est concrétisé grâce à la collaboration de différentes entreprises romandes. «La réflexion de base du projet consistait à trouver un équilibre entre les aspects sociétaux, économiques et écologiques», explique son directeur, Christophe Pot.

Tout débute par le fait que d’ici à 2027, 80% des compteurs électriques ou mécaniques devront être remplacés par de nouveaux dits intelligents, les compteurs smart. Les modèles des anciennes générations seront ainsi démontés par des personnes travaillant dans un atelier protégé et les différents matériaux revalorisés. «Nous avons alors cherché une solution pour donner une nouvelle vie au plastique», précise Christophe Pot qui s’est par la suite inspiré du projet de la Fondation Race for Water qui agit contre la pollution plastique dans les océans.

Entreprises régionalesintégrées au projet

La première étude technique et économique est lancée. Innovaud et la Coreb, ainsi que deux écoles d’ingénieurs sont intégrées au projet. Se pose la question de savoir quels sont les meilleurs moyens pour traiter ces matériaux en plastique.

Très vite, la société anonyme, spécialisée dans les métiers de la supply chain dont la mission principale est d’approvisionner les gestionnaires de réseaux de distribution, s’est rendu compte que les déchets générés par les compteurs sont de faible quantité. «Il y a beaucoup de plastique susceptible de rentrer dans ce processus», note Christophe Pot, citant comme exemple les industries alimentaires et ses grands distributeurs, le monde agricole ainsi que des sociétés diverses qui utilisent des matériaux en plastique. Parmi ces entreprises, il y a Thévenaz-Leduc SA, société du groupe Barec, experte en matière de recyclage et partenaire de Spontis depuis plus de 10 ans dans la récupération et la revalorisation des déchets. Elle est rapidement intégrée dans la boucle et devient un partenaire du projet. «Elle était à la recherche d’une solution pour revaloriser les déchets plastiques des gaines de câbles», relève le directeur.

La pyrolyse, un procédéde récupération

Le projet collaboratif évolue, l’étude s’élargit. «On cherchait un axe pour décarboner et produire de l’énergie. Le projet devait s’inscrire dans une économie circulaire», souligne Christophe Pot. Le groupe de projet opte pour le procédé de pyrolyse. «C’est comme de l’incinération mais à basse température et sous atmosphère contrôlée. Avec ce procédé, on arrive à mieux valoriser les déchets plastiques que ce que l’on pourrait faire dans un four traditionnel», résume-t-il. Après des recherches, le groupe de projet approche la société avenchoise Greenlina SA, développeuse de la technologie de pyrolyse. «Nous avons eu l’idée de construire de petites unités mobiles pour les implanter là où les déchets sont produits. On évite ainsi l’acheminement vers de grandes usines d’incinération», ajoute-t-il.

Fin 2022, un contrat de partenariat multi-acteurs pour la construction de la première unité de pyrolyse est signé. Elle sera implantée à Moudon, dans l’une des succursales de Thévenaz-Leduc SA qui stocke déjà une grande partie de plastique. «Elle sera mise en fonction fin 2023», détaille Christophe Pot qui envisage déjà d’autres unités mobiles, le modèle pouvant en effet être dupliqué pour d’autres entreprises. Chaque unité pouvant être pilotée par 2 à 3 personnes, le projet Valplast Energie créerait ainsi des emplois.

Nouvelles sources d’énergieet de chaleur

Dans un premier temps, du fioul sera produit. «L’objectif est de produire 2000 litres par jour», commente Drew Gamage, responsable des opérations de Spontis SA. Le liquide généré pourra ainsi être utilisé par la flotte de véhicules de l’entreprise Thévenaz-Leduc. «Nous espérons revaloriser 1200 tonnes de déchets de câbles plastiques en 2024. La progression devrait se situer vers 2400 tonnes par année», informe Drew Gamage. Le liquide généré par la pyrolyse pourra aussi être utilisé comme intrant dans des centrales de chauffage à distance. Quant au gaz de synthèse produit par ce procédé, il servira dans un couple chaleur-force et générera ainsi de l’électricité et de la chaleur. «Une nouvelle étude sera ensuite lancée pour produire également de l’hydrogène», note Christophe Pot.

Si pour l’instant Spontis SA n’a comme objectif principal que de rendre le processus viable et de couvrir les frais du projet, elle imagine tout de même toutes les possibilités intéressantes qui pourraient s’ouvrir à elle. «On pourrait commercialiser le processus et le proposer à d’autres entreprises», estime le directeur.

Et du plastique à recycler, il y en aura encore pour de nombreuses années, ce matériau n’ayant pas encore trouvé un remplaçant miraculeux non polluant.

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