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Défi réussi! 38 km en paddle

En six heures et 13 270 coups de pagaie, Jacques Mayor a rallié en solitaire le canal de la Thielle à Yverdon, soit la traversée des 38 km du lac de Neuchâtel dans le sens de la longueur.

Jacques Mayor vient de traverser le lac de Neuchâtel dans sa longueur.

Philippe  Causse

Philippe Causse

22 octobre 2020 à 02:00

Sur son paddle arrêté à dix mètres de la rive, Jacques Mayor savoure un moment de bonheur bien mérité. Il s’octroie même une gorgée de champagne, juste pour souligner cet événement qu’il désirait vivre seul de bout en bout. «Je m’étais lancé un défi pour marquer mes 60 ans, je voulais traverser le lac dans sa longueur en solitaire», raconte-t-il, visiblement heureux d’avoir réalisé son objectif. Un projet prévu en 2019, qu’il a dû repousser pour raisons de santé.

Depuis cinq ans, Jacques s’est passionné pour la planche qui flotte. «J’ai fait partie du comité d’organisation des championnats de Suisse en 2015, un peu par hasard d’ailleurs. J’ai mordu à l’hameçon et depuis, j’en fais toute l’année. L’hiver, c’est paisible, il n’y a personne sur le lac, c’est déstressant.»

Impressions

Le rameur invétéré n’aime pas se mettre en avant, il a réalisé cette traversée juste pour lui, refusant au passage d’être suivi par un bateau. Pourtant, avec la joie de se retrouver en famille, il confie vite ses impressions. «Au départ, l’eau était très calme, mais la bise s’est levée en arrivant vers Portalban. Il faut toujours rester concentré pour garder l’équilibre, en jouant même avec les vagues qui peuvent parfois être impressionnantes.»

Bon vivant dans l’âme, il est également sportif, avec le besoin chevillé au corps de repousser ses limites. Pourtant, son épopée dominicale a laissé peu de traces. «Je pensais souffrir, car je ne fais jamais plus de 27 kilomètres d’un coup. Je me suis senti étonnamment bien, ça se joue beaucoup dans la tête», dit-il une lueur dans le regard.

Deux compères qui flottent dans le bonheur

La famille venue l’accueillir à l’arrivée lui a quand même mis un peu de pression sur les épaules, lui qui au départ voulait réussir son pari sans en parler à personne. «Nous l’avons suivi au GPS», confie sa fille avec le sourire.

Difficile de passer inaperçu dans ces conditions, et cet homme discret, plutôt adepte d’intimité, devra pourtant se résoudre à raconter son épopée à tous ceux qui ne manqueront pas de le questionner en le rencontrant.

Vivre un rêve et réussir un défi personnel n’est pas donné à tout le monde, Jacques l’a fait, il est heureux. Il regarde avec tendresse son jeune terre-neuve qui dort paisiblement près de la cheminée avant de lâcher: «Bientôt, je partirai sur le lac en l’emmenant à l’avant de l’embarcation.» Un équipage insolite, mais surtout, si vous voyez les deux compères flotter dans le bonheur, respectez leur intimité, Jacques y tient plus que tout.

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