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Eliane Petter, inspirée par la vie

Peintre autodidacte, Eliane Petter a exposé certaines de ses œuvres à Bruxelles du 4 au 27 novembre, un peu par hasard, beaucoup grâce à la qualité de son travail qui a attiré l’œil de spécialistes.

Eliane Petter pose dans son atelier de Lugnorre avec une toile inachevée et des tableaux de différents styles.

Philippe  Causse

Philippe Causse

1 décembre 2022 à 01:00

Les murs de son atelier niché au centre du village de Lugnorre offrent une perspective des différents styles développés par Eliane Petter depuis quelques années. La petite fille avait déjà le coup de crayon dans la peau à l’école secondaire. «Le dessin m’allait mieux que les maths», confie-t-elle en riant. Son professeur de l’époque avait même exposé ses œuvres, un signe. Quelques années plus tard, l’artiste peintre expose dans une galerie de Bruxelles, recueillant au passage des critiques très positives sur son travail. Née à Neuchâtel, Eliane arrive enfant à Lugnorre où elle fera ses écoles. De ses origines maternelles suisses alémaniques, elle garde le souvenir de vacances en Emmental chez ses grands-parents et le bilinguisme qui en découle. «J’avais un petit plus par rapport aux autres élèves.»

Suivront une école commerciale à Neuchâtel et un apprentissage à La Poste, ses parents tenant justement le bureau postal de Lugnorre. «J’ai débuté au poste d’assistante d’exploitation au guichet. J’étais flexible et j’aimais les responsabilités, alors j’ai arpenté la Suisse romande pendant six ans. J’adorais le contact avec les clients.» Après 23 ans de carrière, dont onze comme factrice, elle est licenciée par l’enseigne jaune. Elle clôturera son parcours professionnel au secrétariat d’une société à Ins, avant d’endosser le costume de chef de projet pour un employeur de Gampelen.

Du figuratif à l’abstrait

A 20 ans, elle s’intéresse au style Biedermeier et suit des cours de peinture paysanne qui lui mettront le pinceau à la palette. Elle débute en décorant des boîtes à bijoux ou des planches à tresses. Rapidement, elle passera à la toile et au chevalet, développant sa technique d’alors, très figurative, les scènes de chasse succédant entre autres aux natures mortes. Mariée à un vigneron, elle laissera sa créativité s’exprimer sur les étiquettes de ses bouteilles. Son travail attire l’œil de son voisin, Alfred Hoen, peintre abstrait. «Il m’a montré son savoir-faire et m’a encouragée dans cette voie.» Elle présentera son travail pour la première fois en 1998 au restaurant Bel-Air à Praz. «J’ai vendu la moitié de mes tableaux. J’ai enchaîné avec d’autres restaurants et dans des caves du Vully.» Elle participe au mouvement Art Position à partir de 2005. «Pendant sept ans, une centaine d’artistes exposaient dans différents lieux de toute la région. Nous faisions chaque fois un tabac. Commercialiser le fruit de mon inspiration m’a surtout permis de survivre et d’aider mes enfants après mon divorce.» La maladie impose alors une nouvelle épreuve à Eliane. «En sortant d’une séance de radiothérapie à l’hôpital de Fribourg, je suis tombé en arrêt devant d’immenses œuvres de Jean-Marc Schwaller. Je me ressourçais grâce à ses tableaux avant de rentrer chez moi.» La visite d’expositions et ses lectures sur la peinture lui redonnent l’élan nécessaire pour reprendre le fil de sa vie d’artiste.

Inspirée par la vie

«J’ai commencé à faire des tableaux personnalisés sur mesure pour des particuliers qui changeaient leur décoration intérieure, une expérience très riche», reprend-elle en se remémorant les événements qui s’enchaînent. «En 2002, j’ai exposé avec Bernhard Luginbühl au restaurant du Mont-Vully, puis dans les caveaux du Vully Blues Festival qui m’a également commandé des guitares peintes qui ornaient les rues du village en 2019. J’ai décoré différents objets, des tabourets par exemple et même une voiture miniature pour un passionné de coccinelles.» En 2019, elle a une révélation sur l’art du mouvement au salon Unicréa de Morges. «J’ai mis de la musique classique et je me suis installée devant ma toile blanche. Tel le chef d’orchestre battant la mesure, j’ai fait jaillir des formes et des couleurs. J’avais trouvé mon nouveau style.» Une véritable explosion de vie illumine les 24 œuvres qui ont ravi les spécialistes bruxellois pendant un mois. Eliane puise son inspiration au cours de ses nombreuses randonnées, sans cesse ébahie par la beauté de la nature, une montagne, un lac, un champignon coloré ou une pierre en forme de cœur au détour du chemin. «Il n’y a pas de message politique ou de remise en cause de la société dans mon travail. Je suis juste imprégnée de la vie de tous les jours.»

Plus d’infos sur www.elianepetter.ch

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