Ella Malherbe, la musicienne aux origines irlandaises

«Oui, j’aime lancer des graines et voir ce qui va arriver, sans calculer, prendre ce qui vient.» Une philosophie de vie qui porte visiblement ses fruits, la Staviacoise d’adoption vit depuis plusieurs mois un véritable conte de fées. Pas étonnant, du sang d’Irlande, terre des êtres légendaires conférant des dons aux nouveau-nés, coule dans les veines de l’artiste aux talents multiples. «Je retourne régulièrement dans le comté de Donegal, l’endroit le plus sauvage d’Irlande. L’océan et la nature me touchent et m’inspirent.» Ella Malherbe, tel est le nom de l’auteure-compositrice-interprète qui surfe sur la vague du succès.

Avec son amie d’enfance Marzia Celii, elle crée le groupe Marzella. Son EP Seasons of Life la propulse sur le devant de la scène. Les grands événements musicaux comme le Gurten ou le Montreux Jazz Festival l’accueillent. Son titre Lovely Bird caracole en tête de hit-parades même à l’étranger, en Slovénie.

En mai prochain, son 3e album intitulé Prisma sortira des studios d’enregistrement. La chanson phare au nom éponyme aborde l’amour des êtres humains avec leurs diverses facettes faites de parts d’ombre et de lumière. Une exploration qui sera distillée sur des sonorités indie-folk-rock. Un univers qui lui sied à merveille. Le Zermatt Unplugged – festival acoustique au pied du Cervin – l’attend cette année. Le Cully Jazz Festival aussi.

Certes, si les fées se sont penchées sur son berceau, Ella Malherbe s’est aussi donné les moyens pour réussir par une formation classique au Conservatoire du Nord vaudois, puis un voyage à Londres avec l’obtention d’un bachelor en composition et d’un diplôme dans une école de musique. S’ensuit une tournée comme choriste avec Becky Jones alias Saint Saviour. Puis une aventure professionnelle à Los Angeles pour se perfectionner dans le chant en suivant une formation de coordination respiratoire. «J’aime rencontrer des gens qui sont passionnés de musique comme moi», explique-t-elle. Son rêve? Réaliser une musique de film.

Son vœu s’est exaucé. «Nous avons créé la bande-son du documentaire Cascadeuses», relève Ella Malherbe. Sons, voix, guitare et synthé sont faits par les deux amies. «Le processus de création a été très enrichissant», note-t-elle. La suite de cette aventure? Ce film d’Elena Avdija a été retenu pour le Festival du film de Zurich fin septembre 2022 avec à la clé le Golden Eye (Œil d’or) dans la catégorie Focus. Et cerise sur le gâteau, cette œuvre est nominée au Prix du cinéma suisse 2023, dans la catégorie Documentaires, prix qui sera décerné le 24 mars prochain à Genève. «Même si je sais que c’est la réalisatrice qui sera peut-être primée, tu sais que tu as contribué au succès du film», confie Ella Malherbe.

En formation à la Haute Ecole d’art de Zurich avec la ferme intention d’obtenir un master en film, théâtre et média, Ella Malherbe fourmille d’idées et de projets. «Je suis en train de réaliser la bande originale pour une docu-série suisse sur le thème de l’écologie. Mon souhait serait qu’un orchestre puisse interpréter la musique que je compose», note l’artiste.

Autre projet en cours qui arrive à terme: la réalisation de la bande originale et du sound design (bruitage) pour un court-métrage. Une belle expérience au cœur de Londres.

Que de chemin parcouru pour Ella Malherbe depuis son enfance passée à Chavornay! Repérée avec son amie d’enfance lors d’un spectacle de jeunes talents à l’Amalgame, elle poursuit sa formidable aventure. «Je prends les choses les unes après les autres. Tu ne te rends pas forcément compte de ce qui se passe sur le moment. Parfois, je prends le temps de me féliciter de ce que j’ai réalisé», analyse-t-elle. Et quand l’artiste n’est pas en phase de production, elle donne des cours de chant ou offre ses services en tant que coach vocale. Et si elle a un peu de temps libre, elle tape dans un ballon de volley au sein de la FSG Estavayer, surfe sur les vagues des océans ou organise des ateliers d’écriture… peut-être pour continuer à écrire son histoire aussi…