Gares: les CFF mettent à l’enquête une seconde phase de chantiers

La modernisation des lignes de la Broye se poursuit. Après le premier lot de gares et d’installations Palézieux – Payerne en 2022, c’est au tour des tronçons 2 (Payerne – Chiètres) et 3 (Cheyres-Châbles – Payerne – Givisiez) d’être à l’enquête publique jusqu’au 14 février 2023. Le planning actuel pour ces deux lots mise sur un début des travaux en 2024.

Le chantier d’envergure, de plus de 250 millions de francs, a été divisé en trois lots. La mise à l’enquête du premier a eu lieu en janvier 2022 et la procédure devrait arriver à terme cette année, notent, dans un communiqué, les CFF qui espèrent pouvoir commencer les travaux en 2023.

Toutefois, les communes de Payerne, Moudon et Valbroye, notamment, ainsi que le canton de Vaud s’étaient opposés à cette première mise à l’enquête. «Le premier projet prévoyait de supprimer des points de croisement, ce qui prétéritait le développement de la ligne. Les CFF ont revu leur projet et maintenu la possibilité de croiser les trains», explique Mehdi-Stéphane Prin, chargé des affaires ferroviaires au canton de Vaud.

«On est ravis d’avoir pu discuter avec les CFF. L’opposition a permis de trouver un consensus sur le 2e quai qu’il était question de supprimer dans le premier projet», précise Christel Losey Mosimann, directrice ad interim de la Communauté régionale de la Broye (Coreb).

La plupart des communes ont ainsi pu lever leurs oppositions. Sauf Payerne qui n’a pas trouvé de compromis par rapport à l’enclenchement automatique des barrières de son passage à niveau. «Nous attendons toujours la réponse des CFF. Nous maintenons notre opposition. Nous savons que Payerne est prévue dans la 3e étape, c’est-à-dire en 2027-2028. Il est inadmissible d’attendre si longtemps avec ce problème aux barrières qui crée un tel bouchon à Payerne que, par moments, la ville s’arrête», s’énerve le syndic Eric Küng.

Quant à la mise à l’enquête des tronçons 2 et 3, aucune opposition n’est connue pour l’instant. «La région salue des investissements très attendus, réagit Christel Losey Mosimann. Côté moins réjouissant, la rénovation de la gare d’Estavayer-le-Lac se fera tardivement alors que le besoin est important dans cette commune. On a essayé d’avoir des discussions avec les CFF mais c’est difficile d’avoir une modification des travaux.»

La question qui se posera sera «la coordination avec nos besoins, notamment de planification de l’agrandissement de la route de Lully sur laquelle est le passage à niveau», relève le syndic Eric Chassot.

Au total, les travaux broyards devraient s’échelonner sur six ans. Certaines phases nécessiteront une interruption totale du trafic ferroviaire et des remplacements de trains par des bus. Les concepts de substitution sont encore à l’étude et seront définis ultérieurement, soulignent les CFF qui assurent que la population sera informée en tout temps.

«Ces rénovations auront un impact sur les pendulaires, s’inquiète Christel Losey Mosimann. Avec les bus de remplacement, nous espérons que les temps de trajet ne seront pas augmentés et qu’ils ne décourageront pas les Broyards qui ont pris le pli de prendre le train. On n’a pas encore de planification exacte, mais on veillera à l’impact.»

En tout, 12 gares seront modernisées et mises en conformité avec la loi sur l’égalité pour les handicapés (LHand): Palézieux-Village, Châtillens, Moudon, Henniez, Granges-Marnand, Champ-Pittet, Estavayer-le-Lac, Corcelles-Nord, Domdidier, Avenches, Faoug, Muntelier-Löwenberg. En outre, 90 km de voies seront renouvelés, tout comme l’ensemble des appareils d’enclenchement, tandis que 63 passages à niveau seront adaptés, indiquent les CFF.

Le renouvellement des installations de sécurité permettra également leur commande depuis le centre d’exploitation de Lausanne. De nombreux ouvrages (aqueducs, murs, banquettes de soutènement, etc.) seront rénovés.ik