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Gletterens éteint la lumière

Excepté les passages piétons et quelques endroits stratégiques, les lampadaires ont été mis sur off dans la commune. Une décision qui ne fait pas l’unanimité et risque de s’inviter à la prochaine assemblée communale.

Les lampadaires du village sont éteints, sauf aux endroits stratégiques comme les passages piétons.Photo ik

Isabelle  Kottelat

Isabelle Kottelat

17 novembre 2022 à 01:00

Temps de lecture : 1 min

Et la lumière… ne fut plus. Gletterens a éteint son éclairage public le 5 octobre dernier. Et les réactions ne se sont pas fait attendre suite à cette décision de la commune. «On sort de notre zone de confort et ce n’est pas unanimement accepté», regrette le syndic Nicolas Savoy.

De fait, tout n’est pas nuit noire dans le petit village lacustre. «Suite aux recommandations du canton, nous avons laissé l’éclairage aux passages piétons et à quelques endroits stratégiques, comme les arrêts de bus et les parkings», précise le syndic. Pour le reste, la prise a été tirée. Sans jeu de mots puisque les fusibles ont véritablement été enlevés. Le système électrique ne permettait pas de faire dans la demi-mesure, entendez des adaptations au niveau des horaires.

Pour quelles économies? Financières, elles se montent à 1500 francs. «Ce n’était d’ailleurs pas l’idée. Mais de sensibiliser à ce qui va se passer dans les dix prochaines années. L’idée est effectivement de ne plus rallumer pendant la prochaine décennie. On va sonder le ressenti de la population», précise le syndic.

Une population qui semble pour l’heure très partagée. Il y a ceux qui «respirent», comme Cédric Progin. «C’est extraordinaire, ça fait du bien. De toute façon, les voitures on les entend de très loin», lâche cet ingénieur gestion nature qui apprécie aussi l’aspect de diminution de la pollution lumineuse, eu égard à la faune. «Dans le quartier, on est plutôt content. Moi je suis enchantée, j’avais déjà plébiscité l’essai réalisé en 2013. Il faut arrêter de faire les enfants gâtés», renchérit Sarah Bachmann, une autre habitante.

Avant la rénovation complète de son éclairage public remplacé par des LED en 2014, qui a valu à Gletterens le label de Cité de l’énergie l’année suivante, «on avait vécu quelques mois sans éclairage en 2013», complète Xavier Leipzig qui faisait alors partie d’une commission pour Agenda 21. «Le test avait été validé en assemblée communale. Puis quelque temps après, les gens n’étaient pas rassurés et on avait décidé de rallumer», explique-t-il. Pour lui, la situation actuelle a du bon sens.

Mais dans le village, il y a aussi ceux qui estiment qu’il s’agit là de fausses économies par rapport à la sécurité. «Avec les trottoirs escamotables, c’est dangereux pour les piétons», avance Daniel Waser. Un risque d’accident qui inquiète aussi Jean-Marc Fellay qui a écrit à la commune pour faire part de sa désapprobation. «Et je ne suis pas le seul. Même des habitants des communes voisines s’étonnent. Avec un investissement de plus de 250 000 francs pour un éclairage LED, on avait déjà fait un bel effort.»

Le thème risque bien en tout cas de venir s’inviter à la prochaine assemblée communale…

Pas l’église

Rénovée cette année, l’église de Gletterens reste allumée. «L’éteindre ne fait pas beaucoup de sens. Avec 80% d’économies d’électricité en passant aux LED, nous avons fait notre part. Pour la sécurité de nos usagers, nous ne sommes pas favorables à l’extinction de l’éclairage extérieur, cinq lumières LED côté cimetière», note Annie Dubey, présidente du Conseil de paroisse. «Mais pour contenter tout le monde, nous étudions un système de minuterie.» Baisser le chauffage, ajuster l’éclairage extérieur: le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg a invité les paroisses à l’économie d’énergie. Sans obligation. Par comparaison, à la paroisse Saint-Laurent d’Estavayer, «la majorité des églises n’est pas éclairée. Celles qui le sont fonctionnent sur l’éclairage communal. Ainsi celles de Font et Murist qui, comme l’éclairage public d’Estavayer, s’éteignent de 23 h à 5 h; celles de Cugy et des Montets seront mises sur minuterie pour être éteintes à 21 h», explique le président du Conseil de paroisse Alexandre Duc. La collégiale d’Estavayer-le-Lac, elle, n’est pas illuminée. Son éclairage est défectueux. Elle fait partie du projet de rénovation de l’éclairage des bâtiments communaux. IK

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