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Il ressort du coma avec la mission d’aider les autres

Banquier le jour, le Staviacois Laurent Losey s’est découvert des dons après avoir passé huit jours dans le coma quand il était ado, suite à un accident de la circulation dont il est revenu changé.

Laurent Losey sur la route entre Aumont et Nuvilly où a eu lieu son accident, en 1991.photo isabelle kottelat

Isabelle  Kottelat

Isabelle Kottelat

2 février 2023 à 01:00

Il est connu comme «l’ado fribourgeois sorti miraculeusement du coma». Parce qu’un matin d’août, lorsqu’il avait 18 ans, il a été victime d’un accident de la circulation près de chez lui sur la route cantonale entre Nuvilly et Aumont. Avec son cousin, juché à l’arrière d’une camionnette, il ramenait des tables qui avaient servi, la veille, à fêter le 1er Août. En route, les tables ont volé. Lui avec. On est en 1991. Cerveau en bouillie, cœur à l’arrêt, Laurent Losey passe alors huit jours dans le coma. Huit jours ailleurs, comme le raconte aujourd’hui sur un ton humoristique le comédien et animateur de la RTS Alain Monney dans un petit livre qui vient de paraître. Une pièce de théâtre tirée de cette histoire est même déjà en projet.

Huit jours ailleurs ou l’histoire d’une expérience de mort imminente pour Laurent Losey. Une lumière qui l’attire. Un challenge qui le tiraille: partir, suivre cette lumière, ou rester. Les proches qu’il voit comme autant de silhouettes flottant autour de lui alors qu’on le pense cliniquement mort. Huit jours ailleurs comme un dialogue intérieur le temps de faire un choix, de décider s’il s’en va ou s’il revient. Huit jours ailleurs et une voix qui l’encourage à repartir auprès des siens, à vivre intensément et «à faire quelque chose pour moi».

Contre toute attente, le 10 août, jour de la Saint-Laurent, le jeune Broyard sort du coma. Il passe du CHUV à l’Hôpital de Payerne pour de la rééducation. Même s’il doit tout réapprendre, à commencer par parler, s’asseoir, marcher, son rétablissement est fulgurant, au grand étonnement du corps médical.

Miraculeusement, Laurent Losey s’en sort sans aucune séquelle si ce n’est qu’il est, aujourd’hui encore, toujours sous contrôle à l’hôpital où il se rend une fois par année. Si ce n’est «les nerfs», comme il le dit pudiquement, qui sont parfois à fleur de peau dans des situations de stress ou de fatigue. Si ce n’est que plus rien n’est comme avant.

Au fil des mois, des années après son accident, les coïncidences et les événements étranges se multiplient, mettant en scène «les énergies». Les plombs sautent régulièrement sur son passage. Il détraque la machine à café au boulot rien qu’en la touchant. A l’établissement où cet employé de banque travaille il a d’ailleurs «l’interdiction d’armer ou de désarmer la banque» parce qu’un jour il a déréglé le système d’alarme, toute une journée durant sans qu’on puisse l’arrêter. Il sent les choses et les gens, capte si quelque chose va arriver.

«Je veux en faire profiter d’autres»

Plutôt cartésien, le Broyard qui a fait tout son parcours professionnel dans le domaine bancaire cherche à comprendre. Au début, il met tout ça sur le compte du hasard. Puis il commence à apprivoiser cette énergie, ce magnétisme, cette force qu’il sent en lui. Et apprend à utiliser pour les autres ces dons de télépathe et guérisseur qu’il se découvre.

Comme tant de personnes qui ont vécu une expérience de mort imminente, Laurent Losey est revenu changé, avec des valeurs encore davantage centrées sur l’amour et l’altruisme. Revenu avec la mission d’aider les autres. L’accident du 2 août 1991, il le qualifie ainsi plutôt de «réveil». Numéro six d’une famille de sept enfants, celui qui, déjà gamin, s’empressait d’aller aider ses voisins ou les personnes âgées qu’il croisait sur son chemin, passe dans les journaux pour raconter son parcours étonnant. Et même à Passe-moi les jumelles, à la RTS, dans une émission sur le thème du paradis, qu’il a touché du doigt.

Aujourd’hui, à l’aube de ses 50 ans, le téléphone de ce fan de lotos toujours souriant sonne sans arrêt: des personnes qui cherchent à soulager leurs maux de dos, les effets secondaires de chimiothérapie entre autres demandes de guérison. «J’ai eu cette chance-là, d’être en vie, je veux faire profiter d’autres personnes de cette force qui aide», conclut celui qui songe d’ailleurs à y consacrer tout son temps désormais.

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