Isabelle Senn-Chalet s’en est allée dans sa 96e année

Mercredi dernier, l’église de Brenles accueillait la famille d’Isabelle Senn-Chalet, décédée le 12 décembre dans sa 96e année. Lionel Ackeret, diacre en la Paroisse de Moudon-Syens, a conduit l’office en rappelant en quelques mots le parcours de la défunte et a médité aussi sur la parabole du semeur, Evangile de saint Mathieu qui correspond bien à Isabelle, vraie paysanne dans l’âme et qui, sans doute, aura semé le bon grain sur son chemin.

Isabelle est née à Hermenches, un village qu’elle a toujours chéri. Avec ses deux frères, elle a travaillé dur sur le domaine de ses parents et s’occupait aussi de la question administrative et de facturation lorsqu’elle donnait aussi un coup de main à son papa dans ses activités indépendantes annexes à la ferme.

C’est lors de la «Mob» qu’elle rencontra William, un jeune et valeureux dragon avec qui elle convola bientôt en justes noces. De cette union naquirent trois enfants, Christiane, Philippe et Jean-Jacques. Etabli alors à Brenles, dans la maison appelée La Carrée, à deux pas de la ferme familiale, le couple, dans une période guère facile d’après-guerre, a fait prospérer l’exploitation familiale et Isabelle y a énormément contribué bien sûr. On la revoit, dans l’imagerie, munie de ses bottes hautes, allant nourrir les cochons, et bien sûr, donnant le coup de main indispensable lorsque les travaux des champs l’exigeaient. Les moments de boucherie étaient aussi des incontournables et Isabelle avait le tour de main bien maîtrisé pour confectionner saucisses et saucissons. Elle régnait en maîtresse dans sa cuisine, toujours affublée de son tablier et cuisinait pour la tablée familiale souvent des produits et légumes issus de son jardin, endroit qu’elle chérissait par-dessus tout et que tout un chacun, longeant le chemin de la ferme, pouvait admirer par l’entretien des carreaux et absence totale de mauvaise herbe… Il n’y en a plus comme celui d’Isabelle à Brenles.

Depuis le décès de William, en 2015, Isabelle est descendue à l’Oasis de Moudon où elle a fait le bonheur des résidents, tant son empathie à leur égard était vivante. Moments de «batoille», jeux de cartes et tricot ont rythmé ses cinq dernières années, alors qu’Isabelle se maintenait, malgré l’âge déjà avancé, en belle forme. Elle pensait et le disait qu’elle atteindrait les 100 ans. Il n’en sera rien puisque ses forces de vie ont décliné soudainement et l’ont abandonnée dans sa 96e année. JMS