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Joël Maillard, l’homme 
qui voulait quitter la terre

Le Diderain présentera sa pièce de théâtre à l’Aula du CO, accompagné sur scène de Joëlle Fontannaz. Un retour aux sources.

Joël Maillard et Joëlle Fontannaz prêts à quitter la terre.Photo philippe causse

Philippe  Causse

Philippe Causse

27 février 2020 à 01:00

Passer une heure à converser avec Joël Maillard donne l’impression de quitter la terre. Cela tombe bien, car c’est également le titre de la pièce que l’auteur et interprète diderain proposera au public dans la salle où il débuta en 1994 comme acteur amateur. Vingt ans après avoir intégré le Conservatoire de Lausanne, il reviendra sur les lieux où tout a commencé, sans pression, avouant distraitement: «C’est inédit de venir jouer ici.»

Il a appris le métier de boulanger, mais il a opté pour le théâtre, «Je n’étais pas très bon comédien, mais j’ai choisi la liberté et même si le travail est prenant, il est plus varié.» Le goût de l’écriture lui vient avec le temps, d’abord des sketches qu’il interprète avec un ami au Caveau de l’Hôtel de Ville de la capitale vaudoise ou sur des scènes libres. En 2017, il écrit un spectacle fantastique et original, Quitter la terre. L’homme n’est pas disert et chaque mot semble provenir d’une profonde réflexion, mais il lâche visiblement satisfait du résultat de sa méditation que «c’est un projet apotropaïque qui conjure le mauvais sort et qui apporte un espoir». En quête d’une issue pour l’humanité, Joël Maillard est inquiet, mais pas désespéré. «Je crois que l’espèce humaine est capable de trouver des solutions pour vivre dans un monde où il y aura de moins en moins de ressources.» Il utilise son stratagème préféré pour développer son propos sur scène, un manuscrit retrouvé qui permet de conter une histoire.

Deux personnages font une conférence sur un projet qui sommeillait dans une cave au fond d’un vieux carton et qui est destiné à sauver une partie de l’humanité en l’envoyant dans l’espace. En attendant son retour, les êtres restés sur terre, stérilisés, vont disparaître et redonner toute sa place à la biodiversité.

Observer le présent, du futur

Une pièce accessible, drôle et traitée avec beaucoup d’ironie. «Je suis très attaché à l’humour», confie l’auteur-interprète. Et d’ajouter: «J’aime me projeter dans le futur pour voir notre présent. L’histoire est irréalisable et totalitaire, mais elle me permet d’observer le monde dans lequel nous vivons et de me questionner sur l’environnement en imaginant comment les hommes peuvent cohabiter sans se taper dessus.» Le duo, qui s’est produit avec succès au Festival d’Avignon en 2019, réussit à embarquer le public avec lui dans ce voyage interstellaire. «Je n’ai pas peur du jour où je n’aurai plus rien à dire», conclut le prolixe auteur qui a créé, depuis, deux autres pièces sur le même ton, Imposture posthume et Sans effort. Cette dernière favorise l’oralité puisqu’elle ne comporte aucun script écrit.

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