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L’Arbogne bientôt domptée?

Une nouvelle étude de revitalisation de l’Arbogne a été présentée à des agriculteurs dompierrois sceptiques. Une mesure d’urgence sera réalisée rapidement, la finalité du projet devant intervenir en 2023.

Lors des crues, l’eau de la rivière Arbogne affleure le tablier du pont communal de Dompierre.PhotoS Rémy Gilliand-Archives

Philippe  Causse

Philippe Causse

25 février 2021 à 01:00

Une douzaine d’exploitants agricoles ont répondu à l’invitation de la commune de Belmont-Broye, mardi dernier, pour assister à une séance d’information sur la revitalisation de l’Arbogne dans le secteur de Dompierre.

Cette rivière, qui serpente en temps normal paisiblement entre les roseaux, est capable de crues soudaines autour des deux ponts qui l’enjambent, celui des CFF et le pont communal situé 800 mètres plus loin en aval, près du terrain de football dompierrois.

Les inondations des terres cultivées qui la bordent ont des conséquences dramatiques, alimentant le scepticisme des agriculteurs présents, qui se sentent négligés par l’administration. La Direction de l’aménagement, de l’environnement et des constructions (DAEC) tarde à répondre à leurs requêtes ou leurs demandes de dédommagements.

«Vous pourrez faire toutes les études que vous voulez, il suffirait de reprendre le tracé de la rivière modifié en 1967 et de rabaisser le niveau de 1,50 m au niveau du pont communal pour que cela soit efficace.» Le débat est lancé et les avis plutôt tranchés. C’est pourtant bien une nouvelle étude qu’est justement venu présenter Stéphane Giroud, de la société sd ingénierie, qui reconnaît que «la situation n’est pas vivable». Avec cette fois-ci une mesure d’urgence pour agir dès 2021. Au printemps prochain, un entretien lourd sera effectué par l’entreprise Eltel, ainsi qu’un curage pour retrouver un chenal d’écoulement de six mètres de large. Le but est d’améliorer le débit de l’eau, véritable colonne vertébrale du futur projet qui devra passer par une mise à l’enquête en 2022 afin d’être réalisé l’année suivante.

Des travaux bien faits, mais un entretien négligé

Le cahier des charges de cette phase finale sera précisé ultérieurement, mais le coût des travaux urgents s’élèverait d’ores et déjà à 394 000 fr., assumé à 90% par la Confédération (OFROU) et le restant par l’Etat de Fribourg. Pascal Joye, conseiller communal belmontois chargé de l’aménagement du territoire, confirme le travail incessant fait par les autorités sur ce dossier. «Nous avons multiplié les démarches auprès du canton depuis 2012, notamment ces deux dernières années, mais il y avait cette étude en cours», précise-t-il avant de mettre le doigt sur le véritable problème lié à ces crues dévastatrices. «Les travaux réalisés en 2015, avec la remise en état des drainages, ont été bien faits. L’entretien qui devait être assuré par les services de l’OFROU a par contre été négligé et c’est là que le bât blesse.» Stéphane Giroud précise que ce sera dorénavant «une phase importante et soignée qui sera exécutée de manière intensive au moins deux fois par année». La rivière ne présente actuellement aucun signe de pollution et les sédiments qui en seront retirés devraient être récupérés sous forme de terre végétale ou de matériaux compostables. Difficile toutefois de prévoir quelle quantité de prélèvements devra être exportée en décharge, les spécialistes tablant sur la moitié des couches extraites, une estimation qui reste toutefois incertaine.

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