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L’Auberge communale est contrainte de tirer le rideau

La déception est de mise pour Christian Iber, qui s’était fait un point d’honneur à proposer une cuisine maison à base de produits frais de la région. Le virus l’a contraint à mettre un genou à terre.


Philippe  Causse

Philippe Causse

18 mars 2021 à 01:00

«Le cœur gros.» «Une année que nous ne sommes pas près d’oublier.» Les mots sont forts pour annoncer la fermeture de l’Auberge communale de Villeneuve. Malgré le soutien de la commune de Surpierre, des habitants et de leurs fidèles clients, Amandine Bessard et Christian Iber vont devoir tirer la prise le 20 mars prochain.

Depuis deux ans, le couple n’a effectivement pas bénéficié d’une très bonne étoile. «Nous avions une activité saisonnière répartie entre l’automne pour l’arrivée de la chasse et le printemps; l’été étant plutôt la saison morte», explique Christian Iber. Hélas, le virus a contraint les deux restaurateurs à fermer justement aux meilleures périodes.

Pas pu décoller à cause des mesures sanitaires

«La première année a été difficile, comme prévu dans ce genre d’activité. La deuxième année aurait dû nous permettre de décoller», renchérit le chef cuisinier très remonté contre le mauvais sort qui s’est acharné sur lui et les mesures sanitaires peu convaincantes à ses yeux. «Nous aurions très bien pu continuer à accueillir les clients en respectant les distances entre les tables, nous avions suffisamment de place pour cela. A contrario, l’ouverture en terrasse ne nous sert à rien, la nôtre est bien trop petite.»

La fin des bistrots de village?

Les charges s’accumulent malgré l’aide de la commune qui suspendra les loyers. La souscription d’un crédit Covid n’y fera rien, Christian Iber se rend compte que la situation mène à une impasse. «En tant qu’indépendant, je n’ai droit à rien. Nous avons un peu bénéficié des RHT pour notre serveuse, mais pas sur toute la période. Nous avons une famille à nourrir, la seule solution était de mettre la clé sous la porte.»

Difficile de se projeter dans l’avenir pour ce cuisinier qui a pourtant multiplié les expériences professionnelles en 25 années de métier et qui avait posé ses valises dans la Broye depuis treize ans. «En ce moment, il est impossible de trouver un job, il faut attendre la réouverture des restaurants.»

Jean-Michel Wyssa, syndic de la commune de Surpierre, se dit navré de la situation. «Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour les aider, mais cela n’a pas suffi. Dans l’immédiat, il est inutile de faire des démarches pour trouver un repreneur. Beaucoup de gens sont peinés de cette fermeture, mais quand l’établissement était ouvert, nous n’y allions sans doute pas assez. C’est peut-être la fin des petits bistrots de village.»

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