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La conquête spatiale s’écrit aussi sur l’Aéropôle

Vendredi, la société Almatech a remis à ArianeGroup la première jambe d’atterrissage de la fusée Themis. Une première mondiale qui souligne l’importance de la Suisse dans le programme spatial de l’ESA.

Cette jambe d’atterrissage de 6,50 m peut sembler anecdotique, mais elle est le fruit de longues études et d’un travail acharné d’Almatech.Photo r. gilliand

Rémy Gilliand

Rémy Gilliand

2 mars 2023 à 01:00

Une jambe d’atterrissage, qu’est-ce donc pour un engin? Si vous avez déjà vu les fusées d’Elon Musk, Space X, décoller et se reposer sur leurs pattes, alors vous avez là l’élément central du projet de fusée réutilisable, ces jambes articulées qui permettent l’exploit de se reposer sur terre après le lancement. Hergé avait donc vu juste avec Tintin et sa fusée lunaire dans les années 1950…

L’Agence spatiale européenne (ESA) a lancé un programme similaire il y a quelques années. La société vaudoise Almatech SA, basée sur le campus de l’EPFL à Dorigny a été sélectionnée par ArianeGroup pour développer, fabriquer et tester le système déployable Landing Legs du lanceur réutilisable Themis TH1 dans le cadre de la préparation du futur programme de lanceurs de l’ESA.

Dans le cadre d’un développement de co-ingénierie rapide, agile et axé sur les coûts avec ArianeGroupe et l’ESA, le développement du nouveau système de jambes d’atterrissage a été lancé en juillet 2021 et a abouti à l’intégration réussie du premier système de ce genre en septembre 2022. Un ensemble complet de quatre jambes d’atterrissage sera livré à l’été 2023 et sera utilisé pour les premiers essais en vol prévus de la fusée réutilisable Themis, depuis le port spatial de Kiruna en Suède.

Jambes de haute technologie montées à Payerne

Le concept de structure composite légère et déployé par gravité développé par Almatech a été présenté vendredi dernier dans l’enceinte de Payerne Airport, devant un parterre d’invités issus de l’industrie spatiale, des politiques et aussi notre astronaute nationale, Claude Nicollier. Ce projet combine la réutilisabilité et un faible entretien, avec une rentabilité globale. Si ces jambes de haute technologie ont été pensées à l’EPFL, c’est bien à Payerne qu’elles sont montées et mises au point sur l’Aéropôle. Juste à côté de ce bijou de technologie, pointe le nez du prototype de la navette suborbitale Destinus (voir ci-dessus), mais c’est une autre histoire.

«C’est un petit bijou technologique qui redonne confiance en l’avenir économique du canton», a claironné le conseiller national François Pointet. Le vert’libéral a aussi martelé l’importance de collaborations et d’échanges avec les voisins européens. «Nous devons combattre les conservatismes pour aller de l’avant. Ne rien faire s’est reculer», a-t-il relevé. «L’avenir de la Suisse est dans les collaborations internationales», a rebondi le CEO d’Almatech, Hervé Cottard.

Le syndic Eric Küng s’est réjoui de cet événement. «Cela prouve que les réflexions du passé étaient justes par rapport à l’Aéropôle. A l’époque, c’était un coup de poker. Nous ne devons pas relâcher la pression pour que d’autres entreprises viennent s’installer», réagit le syndic qui en a profité pour présenter l’Aéropôle.rg

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