La flamme des brandons n’a pas vacillé face à la bise

Tous les ingrédients étaient prêts pour des brandons d’anthologie, il ne restait plus qu’à secouer le cornet. On l’a déjà dit, le rendez-vous est composé tel un grand puzzle, d’innombrables pièces chaque année et pour 2023, le CDM en a encore ajouté une couche, avec le Tcheu c’est l’heure! du jeudi matin, avec 4 guggens, des gens aux flambeaux, café-croissant et hop au boulot… Une première réussie!

Réussite aussi pour le loto du vendredi, dédié aux écoles, qui a fait le plein, tout comme la soirée costumée du vendredi, complète, comme chaque fois. Ça, c’était pour les amuse-bouches, et en attendant l’entrée, les carnavaleurs ont patienté en zyeutant les vitrines, parfois cocasses, enfin tout dépend de quel côté l’on se trouve. De même pour le journal des brandons baptisé le Court-jus, en relation avec les menaces de coupures d’électricité ou ces pauvres sapins de Noël dans la borgne nuit payernoise… A lire sans modération sur 44 pages.

L’entrée qui fut servie avec le cortège des enfants, samedi après-midi, a mis en joie tout le monde. La bise n’était encore pas là! Quelle parade, avec 1200 enfants, 14 guggens. Plus de 14 400 spectateurs ont été estimés par le Comité des masqués.

De bon augure pour le plat de résistance, la grande parade du dimanche, avec chars et guggens. Mais là, le vent du nord s’est bien installé, avec des bourrasques inquiétantes. Mais au final, les 13 chars et autant de cliques ont bravé ces frimas. Les cœurs ont été réchauffés par de très beaux chars et surtout une animation omniprésente et colorée. Une carte de visite qui a rempli pleinement son rôle, avec 14 923 entrées comptabilisées. Ce n’est certes pas un record, mais compte tenu de la météo, c’est un exploit! Cela fait des décennies qu’il n’avait pas fait aussi froid lors des brandons.

De quoi réjouir au plus haut point le nouveau président Vincent Marcuard. «Pour le samedi, la fréquentation était incroyable Et pour nous, le sourire des enfants costumés, c’était le meilleur résultat que l’on pouvait espérer. Dimanche, le public était gelé, mais heureux, avec un cortège extraordinaire de beauté et très animé», lance ému le tout frais président Mizou.

Figure légendaire des brandons depuis plus de 20 ans au comité, Sylvain Hostettler, alias Vin-Vin a rendu son titre présidentiel l’an dernier. Et lui aussi est heureux de cette transition qui semble parfaitement réussie, avec un comité partiellement nouveau. «Je suis sans doute dans le même état d’esprit que lorsqu’un papa voit partir son enfant de la maison pour vivre sa vie», confie celui qui a été rebaptisé «Papa» par ses anciens collègues du comité.

Et pour le dessert de ce menu de fête, lundi, les Tumulus, pour leur 125e année d’existence, ont accueilli une belle cohorte d’enfants pour entonner la célèbre rengaine «As-tu vu Tumulus…» En soirée, place aux dames, les Chineuses, dans les pintes et bistrots payernois, toujours en compagnie des quatre infatigables guggens locales. Et on a même vu le président Mizou s’essayer au trombone pour une dernière note positive, mettant un terme à ces Brandons de Payerne totalement réussis, grâce à tous les acteurs qui ont su jouer leur rôle à la perfection. Tandis qu’ailleurs la flamme vacille, avec un post-Covid compliqué, à Payerne l’esprit reste intact. Mais les acteurs du carnaval doivent beaucoup au CDM qui a su prendre de bonnes décisions en temps et en heure, notamment il y a quelques années, en devenant propriétaire d’une halle pour y construire des chars. Un pari osé, mais réussi, garant de la pérennité des brandons.

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