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La «Journée de la jupe», un acte de solidarité avec les filles

Les élèves des classes de raccordement ont décidé de lutter contre les insultes et les gestes déplacés dont sont victimes les jeunes filles.


■ ludmila glisovic

■ ludmila glisovic

31 mai 2019 à 02:00

Des adolescentes victimes de gestes déplacés, suivies alors qu’elles marchent dans la rue ou encore insultées par des hommes, cela reste d’actualité. Si ces agressions verbales et physiques se déroulent hors cadre scolaire et sont souvent le fait d’adultes, il arrive aussi que des élèves fassent preuve de sexisme dans leurs paroles.

Dès lors, les adolescentes peuvent se sentir moins libres de porter des vêtements féminins. Les remarques insultantes les en découragent.

Après qu’une élève s’est plainte d’avoir subi des attouchements dans un bus de la part d’un adulte, Elise Amiet-Marion, maîtresse de classe de raccordement 1 (RAC 1) à l’établissement secondaire de Payerne et environs, a ouvert la discussion. «Alors que nous parlions d’habillement, j’ai découvert que des filles ne viennent pas à l’école en jupe de peur d’être insultées», s’étonne l’enseignante, qui constate que ces injures sont une régression des comportements sociaux.

Les jeunes ont donc décidé de réagir par une action contre la banalisation du sexisme et pour la prévention de ces actes. L’idée 
est que les élèves prennent conscience de ces outrances et qu’en grandissant, ils ne se transforment pas en harceleurs.

Ainsi, vendredi dernier, tous les collégiens ont été invités à participer à une «Journée de la jupe» en venant habillés de cette façon, «mais sans aucune obligation».

Cette journée a été un succès. Si seuls quatre garçons et un professeur ont sauté le pas en portant une jupe, les filles, malgré leur malaise, ont profité de ce phénomène de groupe. La majorité des enseignantes ont aussi joué le jeu.

Ceux désirant afficher leur soutien sans porter ce vêtement arboraient un autocollant réalisé par les deux classes de RAC, en cours d’arts visuels.

Cette journée de manifestation avait été préparée avec soin. Les élèves d’Elise Amiet-Marion et d’Henrieta Hrobova Crausaz s’étaient rendus les jours précédents dans les classes pour expliquer cette action et l’importance d’adopter un comportement respectueux et solidaire envers les filles.

Devant les adolescents, les binômes ont notamment souligné, avec leurs mots, qu’insulter une personne en fonction de son sexe et de sa tenue est une agression. «Qu’est-ce que tu dirais, si on traitait ta maman de p…?» demandait ainsi l’un des intervenants pour faire prendre conscience de la portée de ces paroles.

Avec maturité, ils ont aussi invité leurs camarades à réagir lorsqu’ils sont témoins de telles scènes et à aider les victimes à sortir de situations problématiques. «Lors de nos discussions, certains ont fait remarquer que les adultes ne prennent pas non plus leur défense», déplore Elise Amiet-Marion.

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