La muraille romaine subira sa deuxième phase de consolidation et de restauration

Les travaux de rénovation de la muraille romaine peuvent se poursuivre. Jeudi dernier, les membres du pouvoir législatif ont donné leur aval à quasi l’unanimité pour la réalisation de la 2e phase du projet global lors du premier Conseil communal de l’année.

Ce sont des travaux de consolidation et restauration de part et d’autre de la porte de l’Est qui sont prévus. «C’est la partie la plus visitée de la cité d’Avenches», notait le municipal Pascal Buache. Dans ce secteur, les murs, d’origine mais également restaurés et reconstruits au début du XXe siècle, présentent des altérations dues principalement aux infiltrations d’eau, au gel et dégel et à la végétation. Sans oublier la dégradation du ciment de restauration utilisé qui enferme l’humidité. Résultat: un détachement des parements reconstruits ou la fissuration des moellons (pierre à bâtir) eux-mêmes.

Afin de consolider les maçonneries, les parements modernes désolidarisés seront méthodiquement démontés et remontés en utilisant un mortier (élément de liaison) plus résistant, mis au point à Avenches en 2013 par la Direction générale des immeubles et du patrimoine (DGIP), après des années de recherche.

Le coût total des travaux de rénovation de cette deuxième phase est estimé à 2 500 000 fr., dont 200 000 fr. seront pris sur les budgets communaux 2023 à 2026, soit 50 000 fr. par année. Les 2 300 000 fr. restants seront financés par le crédit extrabudgétaire octroyé jeudi dernier par les conseillers communaux. «Nous avons envoyé près de 30 dossiers de demande de soutien», notait Pascal Buache. Des dons qui pourraient venir de la Loterie romande ou de la Confédération sous forme de subventions, gérées par le canton. Ils sont estimés à 750 000 fr. par la commune. «Avec l’acceptation de ce crédit d’investissement, la commune donne un signal fort», se réjouissait le responsable des bâtiments.

«Un montant de 2,5 millions de francs, c’est disproportionné pour rénover des ruines», estimait Jean-Christophe Delafontaine, même s’il reconnaissait qu’il est attaché à la sauvegarde du patrimoine. Le chef de groupe du PLR s’interrogeait également sur les 63 tonnes de pierre de calcaire jaune importées depuis la région de Metz (France). «Comment vont-elles venir jusqu’à Avenches? Par attelage, par bateau à voile? Pour le bilan carbone ce n’est pas fantastique», enchaînait-il. «C’est un faible volume, ce ne sont que quelques transports», le rassurait Pascal Buache.

Enrico Fiechter (Rassemblement avenchois), membre de la commission technique, précisait que la base la plus proche se situe en France. «A l’époque, les pierres venaient effectivement des carrières neuchâteloises. Mais elles ne peuvent plus être préparées comme les spécialistes en ont besoin ici.» Et le municipal responsable des bâtiments d’oser: «On a des pierres plus proches d’Avenches, mais elles coûtent près de 20 millions de francs.» La boutade faisait allusion à l’investissement accordé pour le sauvetage de l’abbatiale de Payerne.

Concernant le début des travaux, Pascal Buache espère qu’ils pourront débuter ce printemps déjà. «On pourra commencer dès que nous aurons reçu 350 000 fr. de dons», précise-t-il. La deuxième phase est prévue sur quatre ans et sera réalisée par le Site et Musée romains d’Avenches (SMRA) qui dispose du savoir-faire et des compé-tences.

Rappelons que la première étape des travaux de restauration du mur d’enceinte d’Avenches a été réalisée de 2018 à 2021. En septembre 2022, 200 personnes avaient participé aux festivités marquant la fin de ces travaux qui ont coûté 980 000 fr. Une troisième étape est déjà prévue, l’enveloppe totale ayant été chiffrée en 2016 à 6,5 millions de francs.