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La Petite Glâne refait son lit

Si les travaux de revitalisation de la Petite Glâne suivent leur cours, le nouveau lit principal de la rivière, lui, serpente dans les deux secteurs de Saint-Aubin et Villars-le-Grand

Le nouveau cours sinueux (à g.) qui longe l’ancien lit rectiligne (à dr.) sera encore élargi et modelé.Photo philippe causse

Philippe  Causse

Philippe Causse

8 décembre 2022 à 01:00

L’assemblée des délégués de l’Association intercommunale pour la revitalisation de la Petite Glâne (AIRPG) qui s’est déroulée le jeudi 1er décembre à la salle communale de Missy a permis de faire le point sur les impressionnants travaux de renaturation qui avancent à grands pas. Julien Devanthéry, ingénieur en environnement et chef du projet, a détaillé les deux chantiers en cours sur le secteur de 550 mètres qui va de Saint-Aubin à Villars-le-Grand, cette tranche devant être achevée en juillet 2023. Des décapages ont été menés à bien, ainsi que quelques abattages d’arbres et dessouchages pour élargir la rivière à certains endroits. Les montages des digues sont réalisés. Le lit principal a été obturé sur 250 mètres. Il est en cours de pompage afin de l’assécher et de le remblayer. L’eau est dirigée vers le nouveau tracé sinueux qui sera encore agrandi et modelé à la fin de l’opération. «Nous n’avons pas rencontré de soucis majeurs. Le planning des travaux est respecté à la lettre», a confirmé Julien Devanthéry pour rassurer l’assistance.

Faune et patrimoine

Ce type d’opération n’est pas sans réserver quelques surprises. Au chapitre de la faune, une pêche électrique de sauvegarde a été menée par le canton de Fribourg avant le début des travaux pour récupérer le maximum de poissons et les aider à rejoindre le lac sains et saufs. Si les truites sont rares, la température trop chaude de l’eau leur convenant peu, les services de l’Etat ont quand même dénombré 4800 poissons de 17 espèces différentes, dont quelques brochets et anguilles. La famille de castors logeant près du site d’AgriCo ne sera pas dérangée par le travail de l’homme. «N’ayant pas de garde-manger suffisamment garni, ils partent en hiver vers la Broye. A leur retour, ils trouveront des structures spécialement aménagées pour eux», a expliqué le chef de projet. Vu les dégâts provoqués parfois par ces animaux, des mesures seront prises pour les éloigner des zones sensibles aux crues, telles que la pose de filets souterrains les empêchant de creuser leurs galeries à ces endroits-là.

Le patrimoine n’est pas en reste, puisque des vestiges archéologiques d’un ancien pont ou d’un moulin datant du Moyen Age ont été mis au jour à la frontière de Missy. Un relevé et un inventaire ont été réalisés par les services archéologiques cantonaux. Ces vestiges seront valorisés ou évacués. Les fondations d’un ancien chemin sont aussi sorties des eaux près de Villars-le-Grand.

Et les arbres?

La flore est également un enjeu important de cette renaturation. De gros abattages auront lieu dans le secteur d’AgriCo afin que le nouveau lit de la rivière puisse prendre toute sa place. «Ces coupes seront sans doute impressionnantes, mais de nouvelles plantations arriveront dès 2023. Il faudra compter entre deux et trois ans avant d’assister à une végétalisation définitive», a conclu Julien Devanthéry. Rappelons que le projet qui comprend des zones élargies en faveur de la biodiversité prévoit de planter 30 000 arbustes et une centaine d’arbres majeurs.

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