La revue comme vaccin anti-blues

Les transgenres, l’école de recrues à domicile, le harcèlement, les zadistes et forcément un peu de Covid… ce sont quelques-unes de thématiques qui ont inspiré Alex Krieger pour cette Revue du foot 2021. Depuis quelques semaines, la troupe forte d’une douzaine d’acteurs répète inlassablement ce spectacle intitulé Cons (mais) finement qui promet une fois de plus de bons moments à la Grande salle de Corcelles-près-Payerne, dès le 17 décembre.

Cette tradition bien corçalline de la Revue ne date pas d’aujourd’hui. La première édition remonterait à 1945, mise en scène par Martin Mathis. Ce Payernois d’origine qui était syndic de Cugy (VD) s’était pris de passion pour le village de Corcelles et de 1945 à 1990, il a écrit bon nombre de spectacles qui ont fait mouche. A son décès, le flambeau a été dignement repris par Jean-Luc Chaubert et Alex Krieger. On relèvera que ce dernier qui assure seul la mise en scène depuis 1995, était déjà acteur dans les revues de Mathis, dès 1985, avec son compère Jean-François Pahud. Autrefois, la Revue avait lieu tous les 5 ans, avant de passer au rythme triennal.

Mais il ne faut pas autant de temps à Alex Krieger pour concevoir les textes. «Franchement, l’écriture me prend deux ou trois jours, guère plus. Mais je dois un peu m’isoler et les idées me viennent souvent après une bonne marche. Je m’arrête et j’écris d’une traite tous les textes. Après, la mise en scène de septembre à décembre est assez fastidieuse, car il faut que les trucs que j’ai en tête fonctionnent auprès des acteurs», relève le dessinateur en bâtiment, Payernois d’origine.

Si la pandémie est incontournable, la paire Pahud - Krieger de rassurer: «Nous ne serons pas dans un hôpital et les acteurs ne seront pas en blouse blanche. Le programme imprimé est trompeur», ironisent-ils. Ils n’en diront pas plus, mais à voir leurs mines réjouies, le millésime 2021 promet son pesant de cacahuètes.

Le souci premier du concepteur de ce spectacle maison est que tous les spectateurs puissent s’y retrouver. «Autrefois, c’était très villageois. Mais avec Jean-Luc Chaubert, nous avons innové en créant une revue déchiffrable par tous les Broyards et pas seulement. Un Valaisan de passage doit aussi pouvoir se marrer», renchérit Alex Krieger.

Depuis quelques années, le spectacle s’est professionnalisé avec des éclairages et une orchestration. «C’est Raphaël Sudan qui est en charge de la partie musicale et c’est une réelle plus-value. Il a carte blanche, il arrive avec un produit fini qu’on intègre au spectacle», ajoute le metteur en scène.

Quant aux acteurs, ils proviennent de toute la région. «On a un fidèle noyau, avec de nouveaux acteurs qui viennent tous les trois ans nous rejoindre. C’est bien pour la relève», assure Jean-François Pahud qui pense raccrocher au terme de cette édition. Le secrétaire municipal a toujours aimé faire le guignol. Il a commencé la Revue en imitant Fernand Raynaud. Et il ne se gêne pas pour piéger ses collègues acteurs, en ajoutant une couche.

Dimanche, à l’occasion d’une répétition, on a senti que la mayonnaise prenait, avec des acteurs en verve. «Maintenant, c’est intéressant car on voit si ça fonctionne ou pas», prévient Alex Krieger. Et tout se déroule dans une excellente ambiance. «Nous vivons quasi en vase clos pendant trois mois et cela génère beaucoup d’émotion lors du dernier lever de rideau», ajoute le Corçallin. Une émotion que les acteurs entendent bien partager avec leur public.

Revue du FC Corcelles, 17 et 29 décembre (18 et 31 complet) et 7 et 8 janvier. Souper-spectacle 75 francs. Portes dès 18 h, repas à 19 h, spectacle à 20 h 45. Spectacle seul, le mercredi 29 décembre, portes à 19 h, spectacle à 20 h 15, 40 francs, possibilité de pizzas. La galerie est ouverte à toutes les dates, sans repas. Réservations au bureau communal, tél. 026 660 25 62