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Le chauffage à distance sur le tapis

En septembre 2020, le Conseil communal avait adopté le préavis pour les travaux de la route de Grandcour. Les élus avaient cependant saucissonné le projet en coupant le robinet du chauffage à distance. La nouvelle Municipalité revient avec optimisme.

Selon la Municipalité, le projet arrive à un moment opportun, avec l’assainissement des réseaux à l’avenue Général-Jomini et à la route de Grandcour où les travaux ont débuté voici un mois.Photo rémy gilliand

Rémy  Gilliand

Rémy Gilliand

14 octobre 2021 à 02:00

Les travaux d’infrastructures souterraines de la route de Grandcour ont débuté depuis un mois. Dans ce chantier, à la base, la précédente Municipalité souhaitait intégrer les tuyaux d’un futur chauffage à distance (CAD). Il y a un peu plus d’une année, ce chapitre avait été amendé par les élus d’alors, au prétexte qu’ils souhaitaient avoir des garanties quant à sa faisabilité et surtout à l’adhésion d’Armasuisse dans ce projet d’importance. Entre les lignes, on relèvera qu’en fin de législature, les conseillers n’avaient pas forcément fait de cadeaux à certains municipaux à l’approche des élections.

Mardi, le nouveau municipal Jacques Henchoz, qui a repris le dossier d’André Jomini, arrive avec une nouvelle copie. Ce projet de CAD arrive à un moment opportun en termes de planification, avec notamment la construction de la future STEP intercantonale de l’Eparse et l’assainissement des réseaux à l’avenue Général-Jomini et à la route de Grandcour. Ces paramètres permettent une intégration idéale d’un chauffage à distance dans le secteur nord-est de la ville, rendant ainsi une synergie des travaux possible.

Selon la Municipalité, il est nécessaire de pouvoir réaliser le réseau de distribution de chaleur principal, en parallèle de la réalisation des infrastructures communales et des divers services. D’autre part, la Municipalité rappelle que ces infrastructures doivent être installées avant que ne débutent les travaux à la place Général-Guisan (projet Coop-Migros).

100% renouvelable

Pour qu’une installation soit considérée comme renouvelable, la part doit représenter plus de 80%. En tenant compte de la récupération des énergies excédentaires provenant de la future STEP, le projet de chauffage à distance serait renouvelable à 100%. «Ceci permet de répondre favorablement aux exigences d’Armasuisse quant à son adhésion au projet», signale la Municipalité.

Dans son préavis 24/2021, la commune met en avant de nombreuses synergies qui sont en adéquation avec la Planification énergétique territoriale adoptée par la Municipalité. Outre les bâtiments communaux, ceux de la zone industrielle de la route de Grandcour, c’est l’armée, le plus gros client potentiel, qui est fortement intéressée par ce CAD, avec ses casernes d’aviation, DCA et l’arsenal, entre autres bâtiments. Armasuisse projetait, à titre individuel, le raccordement de ses casernes et de son arsenal à un chauffage à distance. «La Municipalité a confirmé à Armasuisse la poursuite du projet. Ils étaient en attente aussi du mode de fonctionnement de la société à créer. Le partenariat public-privé (PPP) a les faveurs d’Armasuisse», précise Jacques Henchoz.

Une société dédiée

A ce sujet, dans le préavis, la Municipalité donne les orientations adoptées pour la réalisation et la gestion du futur chauffage. Elle met en avant la volonté de créer la société Payerne Energies SA, pour la construction et l’exploitation d’un réseau de chauffage à distance, alimenté par une centrale de production de chaleur à énergie renouvelable (résidus de bois et STEP). L’exécutif demande à son Conseil communal l’autorisation de créer cette société, au capital-actions de 100 000 francs, libéré à raison de 51%. Le financement du projet devisé à 22 millions aura lieu sous la forme d’un partenariat public-privé. La Municipalité souhaite rechercher un partenaire prêt à prendre une participation minoritaire plafonnée à 49% dans la future société. La recherche d’investisseurs se fera via un appel d’offres public en procédure ouverte.

La société Payerne Energie SA s’occupera ensuite de la commercialisation de l’énergie, de la réalisation et conduite du projet, ainsi que de la recherche de futurs clients, le réseau étant appelé à se développer dans d’autres quartiers de la ville.

Forcément, la Municipalité entend bien profiter du chantier en cours pour la pose des imposants tuyaux du chauffage. «Nous avons actuellement une bonne planification. L’idée n’est pas de rouvrir la route dans 5 ans», précise Frédéric Monney, chef de service. Mais c’est une fois de plus le Conseil communal qui aura le dernier mot.

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