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Le prix des pellets flambe

En quelques mois, les prix des granulés ont plus que doublé. Face à une demande de plus en plus importante, les tarifs vont continuer de grimper, sans espoir de baisse à l’horizon.

Damien Appetito, directeur chez O. Bise à Lucens, promet que les clients seront livrés, s’ils ne le sont pas déjà.Photo lug

Ludmila  Glisovic

Ludmila Glisovic

15 septembre 2022 à 02:00

«La situation est compliquée. C’est un vrai casse-tête», reconnaît Damien Appetito, directeur d’O. Bise Pellets à Lucens, filiale romande d’Energie 360 Pellets SA. «En février-mars de cette année, il y a eu une importante pénurie de pellets essentiellement sur la vente en sacs», précise le directeur.

Mais comment expliquer que le prix des pellets a, en quelques mois seulement, connu une augmentation hors norme dépassant les 100% et que cette situation n’est pas près de connaître son épilogue?

«Les prix vont continuer à augmenter pendant plusieurs mois encore», avertit Daniel Mounir, chef de vente pour la Suisse romande chez Agrola SA, filiale de Fenaco, société coopérative en mains de Landi. Impossible de prédire quand ce phénomène prendra fin. Néanmoins, tous deux avertissent que cette énergie durable était vendue à un prix trop bas par rapport aux énergies fossiles.

Pression sur la fabrication et les importations

Fabriqués à partir de sciure et de plaquettes sans écorce, ces granulés sont un sous-produit du bois. «Lorsque les scieries tournent à plein régime, elles produisent une quantité importante de résidus rentables», explique Damien Appetito. «Pendant la période de Covid, la Chine et les Etats-Unis ont acheté beaucoup de bois brut, diminuant cette matière première, développe Daniel Mounir. Mais, actuellement, ce qui manque le plus c’est de la sciure sèche prête à être travaillée.»

En moyenne, 75% des granulés de bois utilisés en Suisse sont fabriqués dans notre pays. Sur les 25% importés «certifiés», quelque 90% proviennent des pays voisins, telles l’Autriche, l’Allemagne et la France.

Une autre pression vient de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, deux pays producteurs, alors que la demande est également importante au niveau européen.

Un trop grand succès

«Les consommateurs sont victimes du succès des pellets. Depuis le mois de septembre 2021 jusqu’aux premiers mois de cette année, de nombreux immeubles et maisons privées se sont équipés de chaudières à pellets», ajoute Daniel Mounir.

Un vent de panique néfaste

Un vent de panique a également été ressenti lorsque la Confédération a appelé la population à s’approvisionner. O. Bise déclare avoir été débordé d’appels suite à cette intervention. Une annonce qui pourrait bien avoir renforcé la pénurie.

Des stocks de vracs importants

Pas d’affolement pour cet hiver, ces fournisseurs assurent pouvoir faire face à la demande de leurs clients de vrac. «Les membres de notre association faîtière proPellets.ch et nous-mêmes avons fait notre maximum pour avoir du stock», se réjouit Damien Appetito. Chez Agrola aussi, «les silos sont pleins».

«Le marché du vrac représente 98% de notre activité et il restera toujours prioritaire. Entre 90 et 95% de ce que nous livrons sont destinés à des immeubles d’habitation, parmi lesquels il y a des EMS.»

O. Bise fournit ainsi quelque 30 000 tonnes de granulés de bois en vrac, contre 500 à 600 palettes de sacs en Suisse romande. «Ce secteur est marginal pour nous, en regard de grandes chaînes comme Landi.»

Un peu de patience pour les sacs

«On importe plus facilement les granulés de bois en vrac qui sont achetés en plus grosses quantités que les sacs», regrette Daniel Mounir. Pour les utilisateurs de poêles à pellets, le chef de vente espère un retour à la normale dans les magasins Landi entre fin septembre et début octobre. «C’est ce qu’annoncent nos fournisseurs.»

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