Le projet de chauffage à distance du Fey est enlisé

L’idée avait tout pour plaire. Les conseillers communaux moudonnois ne s’y étaient d’ailleurs pas trompés en approuvant, sans coup férir, en novembre 2017, le préavis municipal y afférant. Il proposait de s’allier à Elekta Baselland (EBL), spécialiste en la matière, pour créer une centrale de chauffage à distance appelée à desservir des constructions scolaires en projet, mais également les maisons et immeubles existants ou à venir dans les quartiers du Fey, du Champ-du-Gour et du Champ-du-Creux.

Le projet s’inscrivait, et s’inscrit toujours, dans la prise de conscience du réchauffement climatique en proposant un bilan carbone zéro grâce à l’utilisation de bois, très majoritairement (95%) et de gaz comme combustible.

Mieux, bois et gaz seraient fournis par la commune de Moudon via la production régionale de plaquettes de bois et les Services industriels pour le second nommé. C’est EBL qui prenait en charge les coûts de construction (estimé à plus de 5 millions de francs) et l’exploitation de la centrale.

Pour rendre l’exercice gagnant pour tous, il fallait que le plus grand nombre possible de bâtiments soit raccordé et des travaux d’approche ont été entrepris via une séance d’information lancée par la Municipalité dans la foulée de la décision du Conseil communal et… depuis, silence radio…

Nous étions donc début 2018, le projet de construction du collège du Fey et de la salle de gym triple du Champ-du-Gour avançait à grands pas. Les nouvelles constructions scolaires étaient donc dépourvues d’installation de chauffage. Elles ont été mises en service et depuis, ce sont des unités de chauffage extérieures qui assument durant l’hiver.

Evidemment, cela ne va pas sans susciter des interrogations. Il appert que le retard pris est notamment dû à un important projet de constructions de plusieurs immeubles dont le raccordement était nécessaire pour apporter une masse critique intéressante. Or, celui-ci est aujourd’hui gelé et après plus d’une année et demie de discussion, les partenaires du projet de centrale ne sont pas parvenus à obtenir un engagement du promoteur concernant un raccordement à la centrale lors de la construction espérée. Du coup, vu que la commune veut absolument renoncer au mazout utilisé par les unités mobiles pour chauffer école et salle de gym dans un délai très court, le projet a dû être redimensionné par EBL. Corolaire, le prix de l’énergie prévu est aussi nettement moins intéressant qu’escompté.

Dans ces conditions, les autorités moudonnoises, qui ont en main le nouveau projet d’EBL qui prévoit cette fois de ne servir quasiment que les nouvelles constructions scolaires, mais qui ne ferme pas la porte à des extensions futures, sont nettement moins enthousiastes. Elles réétudient en ce moment le dossier afin de prendre une décision qui peut aller du go à la rupture avec EBL en passant par un plan B encore à concevoir.