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Le séquoia géant de la route de Corcelles aura bien vécu, mais il était menaçant

En ce début de semaine, c’est un véritable colosse qui a dû être abattu pour éviter un drame.

Lundi, l’arbre a été élagué et mardi, scié en tronçons. En médaillon, le séquoia il y a encore quelques jours. A la souche, il faisait plus de 3 m.Photos rémy gilliand

Rémy Gilliand

Rémy Gilliand

15 octobre 2020 à 02:00

«C’est un véritable crève-cœur que de voir notre arbre à terre, mais nous n’avions plus le choix», témoignent Antoinette et Pascal Maillat, tandis que les bûcherons s’affairent.

Visible loin à la ronde, tel un phare en pleine mer, le sequoiadendrum giganteum de la famille Maillat s’est éteint après plus de 100 ans d’existence. «Ce séquoia aurait été planté à la naissance de Lisette Rapin, en 1920, c’était la fille de Charles Clot, l’ancien propriétaire de ce terrain», rappelle Pascal Maillat, propriétaire depuis plus de 20 ans de cette parcelle à la route de Corcelles, où trône ce géant de 37 mètres.

«Depuis plusieurs années, il nous cause des déboires. Mais en février dernier, deux grosses branches se sont abattues sur la route, sur le coup de midi, à la sortie des écoles. Nous en étions malades de savoir qu’il aurait pu y avoir quelqu’un dessous. Il en va de notre responsabilité», avoue Pascal Maillat.

Un arbre de cette taille, c’est rare

Depuis, le géant est déstabilisé et commence à pencher contre Payerne. «On sait qu’il est solide, mais il est affaibli, nous ont dit les spécialistes et comme nous ne sommes pas à l’abri d’une tempête, on ne peut plus prendre de risque. C’est à contrecœur que nous avons pris la décision de l’abattre et nous en avons eu l’autorisation, compte tenu des circonstances. Et quand je vois l’état de certaines bases de branches, je suis réconforté par notre choix», ajoute le Payernois en regardant les branches noircies par la pourriture.

«Un arbre comme ça, pour un bûcheron, c’est une ou deux fois dans une vie. Mais ce n’est pas de gaîté de cœur que nous l’abattons, nous avons du respect pour lui, car tout le monde le connaît, tellement il est majestueux», indique le forestier-bûcheron Nicolas Bulliard, mandaté pour ce travail. «C’est une essence rare chez nous, car le séquoia n’a pas la place pour se développer. Mais techniquement, c’est très spécial, l’abattage est intéressant, car compliqué», précise le Corçallin.

Les travaux d’abattage ont nécessité la fermeture de la route de Corcelles durant près de deux jours. Lundi, ils ont débuté par un élagage des branches, avec une nacelle de 54 mètres. Le mardi, les forestiers ont ensuite débité le tronc avec une grue. «Rien que les branches, cela représente environ 35 à 40 m3. Je pense que pour la partie du tronc, cela doit faire entre 25 et 26 m3 de bois», ajoute Nicolas Bulliard.

Le Corçallin a bien sa petite idée pour pérenniser une bonne partie de ce monument. «En 2022, il y aura le Giron des jeunesses de la Broye à Corcelles, et nous avons l’intention de fabriquer des tables avec le tronc pour le caveau. C’est une belle manière de rendre hommage à ce bel arbre», sourit Nicolas Bulliard, impatient de partager un verre de Commune de Corcelles avec les propriétaires, dans ce futur carnotzet.

«Nous irons mettre une petite branche du séquoia sur la tombe de Lisette», dit avec émotion Antoinette Maillat.

«La souche va rester à cet endroit. Par contre, nous allons replanter un arbre. Les essences nous sont imposées et nous allons y réfléchir. Mais ce ne sera ni un poirier, ni un bonsaï», rassure Pascal Maillat.rg

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