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Les betteraves ne rendent pas assez de sucre

Même si les teneurs en sucre ont été meilleures en 2022 par rapport à 2021, elles restent néanmoins basses. Les producteurs de betteraves attendent de nouvelles variétés plus robustes aux maladies.

Le comité de g. à dr.: Joël Etter, Frédéric Javet, Frédéric Bachmann (nouveau, élu en 2022), Martin Blaser (président), Adrian Kramer et Denis Dessibourg. Manque Joël Bérard (nouveau, élu en 2022).Photo Jean-Michel Zuccoli

Jean-michel  Zuccoli

Jean-michel Zuccoli

23 février 2023 à 01:00

L’assemblée générale de l’Association fribourgeoise de producteurs de betteraves à sucre a pu à nouveau se dérouler en présentiel. A Ried, le 15 février dernier, devant une cinquantaine de membres, le président Martin Blaser est revenu sur l’année écoulée.

Sur la campagne 2022, la récolte moyenne, pour les 270 producteurs fribourgeois, est de 84 tonnes de betteraves par hectare sur une surface de 1098 ha. «Les rendements bruts sont plus élevés. La moyenne 2021 était de 64 tonnes par hectare. Ce sont 30 000 tonnes de betteraves de plus par rapport à 2021 », note le président Martin Blaser qui souligne qu’il y a encore plusieurs tonnes de betteraves qui sont importées depuis l’Allemagne pour le marché suisse. Le taux de sucre se situe à 15,6 %. «C’est encore considéré comme un taux bas», explique-t-il. Le président précise qu’en dessous de 15%, des déductions sont faites. Aux centres de récolte de Granges-près-Marnand et Payerne, les moyennes mesurées affichent des valeurs en dessous de cette barre, avec respectivement 14,1 %, et 13,9%. A Cugy, le taux moyen a été mesuré à 15% pour les 21 772 tonnes de betteraves récoltées. «Dans certaines régions du district du Lac, des taux de sucre de 8% ont même été constatés», ajoute le président. Seule note positive, une quantité supérieure de sucre a été produite en 2022 en comparaison à 2021, l’été avait été très humide.

Ces faibles taux de sucre sont dus à la chaleur et à la sécheresse ainsi qu’aux maladies, notamment celle du syndrome de basses richesses (SBR). «Depuis que les maladies sont présentes, on voit régulièrement des taux de sucre bas», souligne Martin Blaser. Le SBR sévit particulièrement dans les régions à basse altitude et à proximité des lacs. « De nombreux producteurs du district du Lac et de la Broye ont abandonné la culture de betteraves», se désole le président.

Le Centre betteravier suisse effectue des recherches pour trouver des variétés plus robustes. Mais les producteurs devront encore s’armer de patience, le développement d’une nouvelle variété dure environ 10 ans. «Pour l’instant on est encore loin de trouver des variétés résistantes aux maladies telles que la SBR et la jaunisse virale. Il existe déjà des variétés plus tolérantes qui auront ainsi moins de pertes de sucre suite à ces maladies», note Martin Blaser.

Nouveaux producteurs

Après plusieurs années de pertes de surface aux niveaux national et fribourgeois, la situation pour 2023 reste stable. «Il y a même dans le canton de Fribourg de nouveaux producteurs qui commencent la production de betteraves qui sont en dehors des régions touchées», note Martin Blaser. Les pucerons, transmetteurs des maladies, sont en effet moins présents en altitude, des producteurs se lancent ainsi dans la Gruyère et dans certaines régions de la Sarine et de la Singine. «Il y a aussi une moins forte concentration de champs de légumes et de betteraves qu’aux abord des lacs de Morat et de Neuchâtel», explique-t-il.

Remerciements

Martin Blaser a tenu à remercier le canton de Fribourg et les personnes impliquées pour la mise en place du fonds de solidarité pour le soutien des betteraviers. Ce fonds, financé par moitié par le canton et les producteurs de betteraves fribourgeois avec 4 francs par tonne de betteraves produites, permet d’obtenir un équilibre solidaire entre les régions ayant des potentiels de rendement différents. «Le fonds est versé sous forme de contribution à la surface par hectare de betteraves. Tous les producteurs en profitent au final», se réjouit-il. Notons que ce fonds solidaire fribourgeois a été mis en place sur trois ans, soit 2021-2022-2023. La suite? «Soit on trouve une solution, soit on a des variétés qui permettent un meilleur rendement de sucre», prévoit Martin Blaser.

Changements au comité

En 2022, des changements ont eu lieu au niveau du comité de l’Association fribourgeoise des producteurs de betteraves à sucre. Frédéric Bachmann d’Estavayer-le-Lac et Joël Bérard de Villarlod ont été élus au comité. Notons encore qu’une fusion complète est prévue en 2023 entre l’Association des betteraviers de Suisse occidental (ABSO) et celle orientale (OVZ). Si les délégués l’acceptent lors des assemblées prochaines, elles seront réunies sous l’entité de la Fédération suisse des betteraviers.

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