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«Les jeunes peinent à se faire entendre face au virus»

L’animateur jeunesse Antonin Lederrey s’inquiète du manque d’activités extrascolaires.


PK

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17 décembre 2020 à 01:00

Animateur socioculturel engagé par la paroisse réformée de Môtier-Vully, Antonin Lederrey s’inquiète pour les jeunes de 12 à 16 ans qu’il encadre en ces temps particuliers. Egalement membre du comité de l’Association fribourgeoise pour l’animation socioculturelle (Afasc), celui que l’on surnomme «Ten» dans le Vully entend sensibiliser les politiques sur le vécu des jeunes.

— Comment les jeunes vivent-ils cette période particulière?

— Antonin Lederrey: La plupart en ont marre et certains m’ont dit aussi avoir peur pour leurs proches. Ils trouvent qu’il y a une incohérence par rapport à l’arrêt des activités extrascolaires, ce que je partage totalement. On leur interdit de se retrouver après les cours alors qu’ils passent leurs journées ensemble à l’école et font les trajets ensemble!

— Qu’est-ce qui vous inquiète dans cette situation?

— On observe une même inégalité qu’au printemps avec la fermeture des écoles. Alors que des jeunes sont bien soutenus et stimulés à la maison, d’autres se retrouvent livrés à eux-mêmes et passent leurs journées sur leur ordinateur ou leur téléphone. Cela m’inquiète beaucoup, d’autant plus qu’on remarque un fort besoin de se retrouver. A la réouverture du centre d’animation La Caverne à Lugnorre en septembre, une cinquantaine de jeunes venaient chaque vendredi, avant une nouvelle fermeture après les vacances d’automne…

— Qu’est-ce qui rend les contacts si importants pour les jeunes?

— L’adolescence est une période charnière dans la construction de l’identité. Les camps que nous organisons en temps normal sont donc très importants. Ils permettent aux jeunes d’apprendre à vivre en communauté, à faire des compromis et développer un système de valeurs. Il y a aussi le besoin de se confronter à un autre cadre que celui de la famille.

— Des solutions envisagées?

— Sur le terrain, nous avons la chance que nos centres d’animation à Lugnorre et Nant soient gérés par les jeunes eux-mêmes. C’est une particularité qui nous a permis d’organiser des rencontres par groupes en différents lieux, tout en respectant les exigences sanitaires. Et nous avons investi dans des tentes et abris pour nous réunir en extérieur.

— Et sur le plan politique?

— Avec l’Afasc, nous allons nous mobiliser pour tenter d’alléger les contraintes pour l’extrascolaire. Car les normes varient selon les cantons pour les jeunes de moins de 16 ans. Nous espérons qu’il sera possible de proposer des activités à plus de dix personnes, dans le respect des mesures sanitaires. Lors de la première vague, on s’imaginait que cela allait passer, mais on a aujourd’hui une situation qui s’installe et il faut envisager les choses sur la durée. Et pour nous, travailleurs sociaux, il est d’autant plus important de nous mobiliser que les jeunes peinent à se faire entendre face au virus. Ce qui est aussi le cas des aînés.

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