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Les vertus curatives de la Broye

Il y a près de 180 ans, on vantait encore l’eau de la Broye, reconnue pour ses qualités douces et savonneuses et propres à la guérison de plusieurs maladies. A Payerne, des bains permettaient aux curistes de délicieux moments de détente au pied du pont de ville.

Ci-dessus, vieille image (environ 1868) du pont de ville construit en 1521 avec le bâtiment des bains à fleur d’eau. Image de droite, en 1873 le pont de pierre a disparu pour laisser place à un pont de fer, les quais sont construits, les bains sont encore là. En bas, image actuelle: le pont de ville a changé depuis 1991, les bains ont disparu, mais la maison est toujours bien là.Photos collection stégigraphic/Gilliand

Rémy  Gilliand

Rémy Gilliand

15 avril 2021 à 02:00

Evoquer des bains de jouvence dans la rivière chère aux Broyards équivaut presque à envisager l’ouverture du tombeau de la reine Berthe un jour de 1er avril… Et pourtant ce n’est pas un canular, car au milieu du XIXe siècle, les Payernois et les Broyards en général ignoraient les chambres de bains. Alors ils allaient à la rue des Moulins où en 1844 existaient deux établissements de bains. Les maisons plongeaient encore directement dans le lit de la Broye. Les berges de la rivière n’avaient pas encore été corrigées et le quai de la Broye n’existait pas. En farfouillant dans les archives et les livres de l’époque, il est écrit que Jacob Grandjean, propriétaire des Bains du Petit Palais vantait l’eau de la Broye. Elle était reconnue pour ses qualités douces et savonneuses. Pour rappel, les stations d’épuration n’étaient pas à l’ordre du jour… Les eaux qui prennent leurs sources en Veveyse étaient propres à la guérison de plusieurs maladies.

Fini les rhumatismes…

«Les personnes qui désirent profiter de la cure bienfaisante de ces bains y seront reçues avec tous les agréments qu’elles pourraient désirer», précisait la pub de Jacob Berger. D’après son concurrent Benjamin Ochs, «l’eau de la Broye prise dans son lit est très propre à favoriser la ventouse par une agréable respiration», indiquait-il. En 1855, le dénommé Ochs offrait aussi des bains à fumigation aromatique, qui guérissaient toutes les maladies de la peau, la goutte, les rhumatismes, les sciatiques et courbatures, les paralysies et en général toutes les maladies chroniques. Ces fabuleuses fumigations à l’eau de Broye guérissaient en outre l’hypocondrie, les maux d’yeux, les refroidissements et «les violents maux de tête accompagnés d’éblouissements». Nous n’inventons rien! En 1862, ces bains étaient repris et remis à neuf par M. Mayor, tandis que Benjamin Ochs se mettait à la fabrication de chandelles. Ces bains seront aussi tenus par Praja Christen (1894).

Dans ces années folles, on prenait donc soin de sa personne, du moins pour les plus aisés. Le coiffeur Morattel faisait venir de Paris de l’eau de Cologne. Il vendait aussi de la pommade à la graisse d’ours pour faire croître et embellir la chevelure.

En 1888, les eaux venues de la Bretonnière et du Corrençon alimentaient non seulement les fontaines publiques, mais aussi les ménages et certains bains publics gérés par des privés.

En tournant encore des pages d’histoire locale, il est déjà fait mention de bains à Payerne en 1596. Un certain Jacob Tahusset avait reçu un don pour installer un «badstube» pour le service de la ville et tous les bourgeois.

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