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Les zones 30 à vive allure

Lausanne vient d’instaurer une limitation de nuit à 30 km/h et dans la Broye aussi, des communes prennent des mesures et cherchent à pacifier le trafic. Le pragmatisme domine pour répondre aux contraintes, en particulier les machines agricoles.

A Faoug, une future zone 30 est à l’étude pour la route de Salavaux. «Le nombre de véhicules double facilement en été», précise la municipale Deborah Kaeser. Photo Pierre Köstinger

Pierre  Köstinger

Pierre Köstinger

4 novembre 2021 à 01:00

La Broye s’urbanise et de plus en plus de communes poussent les automobilistes à lever le pied sur la vitesse dans les zones d’habitations. De Moudon à Faoug, en passant par Payerne, Estavayer, Belmont-Broye, mais aussi Ménières, Cheyres-Châbles ou encore Gletterens, les localités planchent sur des concepts de zones 30 km/h ou de réduction de vitesse. «C’est une tendance actuelle», constate Deborah Kaeser.

Municipale faougeoise en charge des routes, elle informe qu’un dossier pour la mise en zone 30 de plusieurs routes communales a été déposé fin septembre auprès de la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR). C’était une demande de la population, précise-t-elle. Les choses ont sérieusement démarré l’année dernière.

Fort trafic en été

«Initialement, il s’agissait d’amener plus de sécurité dans le secteur de l’école», explique l’élue, rappelant au passage que le lieu de dépose actuel des écoliers par le bus, côté route de Salavaux, n’est pas optimal. «Il s’agit d’un test provisoire. Un projet d’arrêt de bus le long de la route cantonale, près de la salle communale, est à l’étude.»

A Faoug, le projet de zones 30 concerne les principaux axes traversant la commune, à l’exception de la route cantonale. Soit les routes de Salavaux, de Villarepos, le chemin du Vieux-Port ainsi que les routes Neuve et Henri-Druey. Des aménagements de limitation de vitesse sont prévus selon les endroits. Les plus importants sont envisagés sur la route de Salavaux, avec la création d’une piste cyclable.

Le problème, pointe Deborah Kaeser, porte moins sur la vitesse que sur le nombre de véhicules. Particulièrement à la route de Salavaux. Les dernières mesures, en 2019, font état de près de 1900 véhicules/jour. «Ces comptages ont été réalisés en mars et le chiffre peut facilement doubler en été», souligne la municipale.

Se montrer proactifs

Le contexte est différent à Payerne, mais la ville étudie aussi la question. «Nous n’avons pas de zones 30 actuellement, mais nous analysons la situation au niveau de la sécurité et du bruit pour une partie du centre-ville, explique le syndic Eric Küng. Nous nous montrons proactifs et n’allons pas attendre que cela devienne une obligation.»

L’élu précise que des habitants ont réagi par rapport au bruit la nuit, le long des axes principaux du centre payernois. «Les gens roulent effectivement parfois plus vite la nuit, mais moins en journée, car la configuration du centre-ville ne le permet pas.» Eric Küng ajoute que si des mesures de réduction de vitesse devaient être prises, cela pourrait être courant 2022.

A Belmont-Broye, on se montre également pragmatique. Des zones 30 ont été créées, comme à Domdidier, mais aussi à Dompierre où des demandes sont à l’enquête pour les routes de La Ritta et Vers-le-Ru. «Sur la demande du canton, nous avons un concept global de zone 30 pour le village», explique le vice-syndic Sébastien Formica, chargé de la commission technique, des constructions et des projets communaux.

Pour l’élu, «la réflexion va plus loin que le simple fait de planter des panneaux 30 à l’heure». Il s’agit de trouver l’équilibre entre les différents besoins, comme l’accès pour les machines agricoles, la sécurité des écoliers, etc. Les demandes de la population portent sur la vitesse, note Sébastien Formica. Les problèmes de nuisances sonores concernent surtout la route cantonale, où il est justement difficile d’agir.

«Les sensibilités ont évolué»

A Estavayer-le-Lac, la Vieille-Ville se trouve déjà en zone 30. La possibilité d’un élargissement de cette zone pourra être discutée dans le cadre d’un atelier de la mobilité qui sera mis sur pied, précise Eric Rey, conseiller communal en charge de la mobilité. Il fait remarquer que la création de telles zones n’est pas toujours simple. «Par endroits, il a fallu négocier afin de maintenir les passages piétons.»

Il reconnaît toutefois leur intérêt. «Les sensibilités ont évolué. En matière de conduite, des comportements encore tolérés hier ne passent plus aujourd’hui. C’est une bonne chose. Les citoyens demandent une meilleure qualité de vie et là où des mesures doivent être prises, il faut faire le nécessaire.»

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