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Maxime Lambert et la chaleur du cuivre

La vie du jeune musicien, qui a forgé son talent dans la Broye, a pris un nouveau tournant. Le 4 janvier, à 10 h, le virtuose a participé à sa toute première répétition au poste de cor solo au cœur de l’orchestre Anhaltische Philharmonie de Dessau, en Allemagne. Une étape de plus pour cet homme tenace qui ne rêve que d’excellence.

Photo ludmila glisovic

Ludmila  Glisovic

Ludmila Glisovic

12 janvier 2023 à 01:00

«J’ai toujours voulu faire de la musique», affirme Maxime Lambert. Après une période d’initiation au corps de musique l’Avenir de Payerne, où toute sa famille a joué, le petit garçon troque la flûte à bec et choisit, sans trembler, un instrument hors du commun: «J’en voulais un qu’on voit peu dans les fanfares, mais qui se remarque et qui fait beaucoup de bruit.»

Le cor deviendra ainsi son arme. «Ici, on a tendance à bien m’entendre», lance-t-il dans un rire qui résonne entre les murs du local de l’Avenir, là où tout a commencé il y a plus de 20 ans. C’est dans ce décor que le corniste déroule ces souvenirs et partage avec bonheur sa passion.

«Chez mes parents, je travaillais au sous-sol, dans l’abri antiatomique, alors que mon frère, saxophoniste, répétait dans sa chambre», raconte-t-il avec malice. «Dans une salle de concert immense, au cœur d’un orchestre, il faut être en mesure de jouer très fort.» Et il a été entendu.

Quelques secondes pour séduire

Après une audition en plusieurs étapes à l’Anhaltische Philarmonie Dessau en Allemagne, les notes du jeune musicien et de son instrument ont balayé les dizaines d’autres cornistes espérant remporter le poste envié de cor solo de l’orchestre. Un emploi fixe, à durée indéterminée. «Certains passages ne faisaient pas plus d’une dizaine de secondes», souligne Maxime Lambert, vainqueur de cette sélection sans pitié. «Depuis deux ans, je n’ai fait que me préparer pour ce type de concours, souffle-t-il. C’est le résultat de mon travail.»

Pour obtenir une solidité technique, le musicien s’entraîne depuis des années comme un sportif à raison de 4 à 5 heures de cor par jour. «Il faut échauffer ses muscles, faire des exercices pour les assouplir, afin d’avoir le souffle et la dextérité nécessaires. La centaine de muscles que nous avons dans le visage doit être mobilisée. Finalement, je fais plus d’exercices que je ne joue le répertoire. En ce qui concerne l’émotion que j’apporte, c’est presque intuitif.»

Un répertoire infini

S’il aime la puissance de son instrument, en apprécie l’esthétique, le corniste savoure également l’étendue du répertoire à disposition pour son instrument. «Il faut être capable de s’adapter à un large éventail de styles différents», précise le corniste qui avoue une préférence pour Mahler à «l’écriture très aboutie et qui demande plus d’engagement physique» et Brahms, «à la musicalité plus chantante».

Opéra, symphonie, musique contemporaine… à Dessau, il devra s’adapter en permanence. Un challenge qui réjouit le musicien qui a choisi le cor aigu pour son potentiel. «Il y a beaucoup de solos pour le cor aigu. On l’entend partout y compris dans les musiques de film», sourit-il.

Les partitions de l’amitié

Sa jeunesse, c’est au service de la musique qu’il l’a vécue. «A partir du collège, elle est devenue plus importante. Mais je n’ai jamais raté une bière avec les copains pour aller jouer du cor», rassure-t-il. Ainsi, malgré, les heures à travailler et les soirs à diriger une fanfare, la solitude ne s’est jamais fait sentir. «Il y a beaucoup de jeunes dans les sociétés musicales et il y a aussi les camps où les relations se tissent.» Alors qu’il vient de dire au revoir à la fanfare l’Avenir du Bas-Vully, qu’il a dirigée pendant plusieurs années discrètement l’émotion le gagne.

Maxime Lambert parle aussi des personnes qui l’ont accompagné sur la route de l’excellence. Il y a bien sûr sa famille, mais aussi Marialys Piller à l’Avenir, Julien Baud au Conservatoire de Fribourg, Olivier Darbellay à la Haute Ecole de musique (HEMU) de Lausanne, Luca Bennucci à Florence auprès de qui il se perfectionne toujours. «Pour progresser, j’ai besoin de prendre conseil.» A l’instar de ses mentors, le jeune homme sait qu’il faut savoir rester humble.

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