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Ne tirez pas sur l’ambulance!

Depuis la semaine dernière, un système de traçabilité fiable, via une application, est utilisée dans les restaurants. Ce n’est pas le choix personnel des tenanciers qui, pour la survie de leurs établissements, appellent leurs clients à respecter les consignes sanitaires vaudoises.


Ludmila  Glisovic

Ludmila Glisovic

15 octobre 2020 à 02:00

Une grosse fatigue, c’est ce qui ressort lorsque l’on parle de la situation sanitaire et économique avec David Barroso, le propriétaire, directeur et cuisinier du Restaurant du Port à Chevroux. La récente obligation de porter un masque lorsqu’ils se déplacent à l’intérieur d’un lieu de restauration, suivie la semaine dernière de la mise en place d’un système de traçage via une application, est très mal accueillie par certains clients.

Sa lassitude, le jeune restaurateur l’a partagée sur Facebook la semaine dernière, alors qu’il préparait à une heure du matin les codes QR du SocialPass (voir encadré) à poser sur les tables de son établissement.

Patron insulté

«Nazi», «poulpe sans cerveau», «mouton», «collabo», etc. Le jeune restaurateur énumère un petit florilège des insultes dont il a été abreuvé ces dernières semaines. «Les nouvelles dispositions rendent les gens agressifs, surtout ceux de passage et particulièrement les plus âgés», soupire David Barroso. «Les plus jeunes jouent le jeu et nous n’avons pas de problème avec nos habitués», note-t-il encore.

«Les listes papier sont incorrectes. Des personnes donnent des noms fantaisistes et de faux numéros de téléphone. Avec un système de code QR, ce n’est plus possible», précise le cuisinier.

Des règles à respecter

S’il a décidé de prendre la parole, c’est pour que les récalcitrants comprennent que rien de tout cela n’est son choix. «Mon opinion ne compte pas. On nous demande d’obéir, on obéit. Si les restaurateurs ne suivent pas ces règles, ils risquent la fermeture de leur établissement et de très grosses amendes», avertit-il. «Nous comptons sur le sens civique des gens.»

Pour que le système de traçage fonctionne, les tenanciers sont tenus de vérifier que leurs clients ont effectivement scanné le code QR. Les informations sont automatiquement transmises au canton.

Un impact sur les finances

Après plusieurs semaines de fermeture au printemps et les distances entre les tables d’abord de 2 mètres, ensuite réduites à 1,5 mètre, les revenus ont dégringolé. «J’ai une responsabilité envers mes employés, morale et financière. Si je ne respecte pas les règles ils peuvent perdre leur boulot», s’inquiète David Barroso qui a mis tout ce qu’il possède dans son établissement.

Lorsque des clients réservent une table et refusent de mettre le masque et de s’inscrire, les restaurateurs ne peuvent pas les servir. Une réservation non honorée, dans un établissement affichant complet, est une perte sèche. «Une table de quatre personnes, c’est dans les 200 francs.»

«Pour que les gens puissent continuer de profiter de sortir au restaurant. Nous devons tous nous adapter aux circonstances», conclut David Barroso

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