Nonante ans entre la Bretonnière et Corcelles

«Je suis un ours brun (référence à ses origines bernoises) qui a été extrêmement bien accueilli par les Ours blancs!» Cette phrase de reconnaissance résume bien tout le plaisir qu’Adolphe Glauser a d’habiter sur la banquise. C’était jeudi 29 décembre qu’il a exprimé ainsi le bonheur auquel il a droit depuis qu’il habite à Corcelles. Ce jour-là, il célébrait ses nonante ans avec ses amis et les membres des autorités venus lui apporter vœux, félicitations et cadeaux.

Adolphe Glauser, qu’amis et connaissances surnomment «Dodo», est né le 28 décembre 1932 à la ferme foraine de la Bretonnière, proche de Vers-chez-Perrin, entouré de six frères et une sœur, dans une famille de langue alémanique. Il accomplit sa scolarité au collège de Vers-chez-Perrin puis travailla à la ferme familiale qu’il reprit en fermage en 1963. A la vente du domaine par ses propriétaires en 1978, il y resta deux ans avant de décider de trouver un nouvel emploi. C’est à la scierie Rüfenacht à Corcelles qu’il travailla comme responsable scieur, dès mars 1980, jusqu’à l’arrêt de cette activité de scierie. Débrouillard, travailleur, homme à tout faire, Dodo a repris la conciergerie et l'entretien de trois immeubles au village, avec l’aide de son épouse. Actif en forêt, il assura également la fourniture de bois de feu et s’occupa également de l’entretien de propriétés privées.

C’est en 1957 qu’il convola en justes noces avec la pétillante et jeune Singinoise Marguerite Schüpbach. Venue travailler en cuisine au Lion d’Or à Payerne, elle se laissa séduire par Dodo qui terminait les répétitions du corps de musique L’Avenir dans cet estaminet. De cette union naquirent trois enfants, deux garçons et une fille. Trait de bonheur dans la vie de Marguerite et d'Adolphe, l’accueil de jour de la petite Nora, fille d’un couple voisin occupé professionnellement, leur petite-fille de cœur. Une portion de vie très fusionnelle avec cette enfant qu’ils dorlotaient.

En 2000, il cessa l’exploitation et la livraison de bois de feu mais continua l’entretien de propriétés jusqu’en 2021. Fidèle musicien, il fit profiter L’Avenir de sa fidélité de trompettiste puis à l’alto, récompensé du diplôme de Vétéran d’honneur de la Société des musiques vaudoises. Dodo est également membre de la Société d’artillerie de Payerne et taupier apprécié de sa commune, activité à laquelle il s’apprête à mettre un terme.

En 1998, le couple vint habiter la villa familiale que leur fils acquit à la route de Sous-Tour où ils coulèrent des jours heureux après une vie de labeur intense. En 2020, il eut la douleur de perdre son épouse et poursuivit le chemin entouré de ses amis et de sa famille qui le fêtèrent le jour de ses nonante ans à Faoug où habite son fils.rené cusin