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Nonante ans et toujours en croissance

Le groupe Emil Egger célèbre ses 90 ans. Il est présent à Avenches depuis 2014 et poursuit son expansion avec une nouvelle halle. Le directeur romand Eric Collomb doit cependant faire face à une inquiétante pénurie de main-d’œuvre.

Le directeur d’Emil Egger Romandie SA, Eric Collomb, au milieu des panneaux photovoltaïques de son entreprise. Image de droite, le site avenchois en pleine expansion, avec la nouvelle halle en construction en haut de l’image. Le terrain a encore un peu de potentiel.Photos rémy gilliand/dr

Rémy  Gilliand

Rémy Gilliand

14 octobre 2021 à 02:00

Il est fier de l’essor de son entreprise qui compte 170 salariés. Eric Collomb est directeur d’Emil Egger Romandie depuis 2006. A cette époque la succursale domiciliée à Fribourg employait une trentaine de collaborateurs et s’appelait encore Zumwald Transports SA. L’entreprise a déménagé à Avenches, avec l’expansion qu’on lui connaît. Et, depuis le début de l’année, la raison sociale Zumwald a disparu. «Emil Egger souffle ses 90 bougies et c’est la 3e génération qui est aux commandes. Du côté de Zumwald, il n’y avait plus de descendants dans l’entreprise et ce changement de raison sociale était planifié», explique Eric Collomb.

Sur le site avenchois, une immense grue sérigraphiée Emil Egger est visible à des kilomètres à la ronde. Elle n’est pas là pour la pub, mais pour aider à l’assemblage des éléments d’une nouvelle halle logistique, cette fois-ci à l’ouest, direction Domdidier. Le site est immense avec ses 74 000 m2 de surface au sol.

Un ballet bien organisé

L’entreprise avenchoise, si elle est spécialisée avant tout dans le transport, est aussi un centre logistique de grande importance. Elle abrite une dizaine d’entreprises partenaires qui louent des surfaces administratives et qui confient leur gestion de stock à Emil Egger. Mais c’est un véritable ballet bien organisé, un miracle journalier et nocturne qui s’opère. Si les halles sont remplies le soir, elles se vident durant la nuit. «Le matin, il n’y a plus rien», lance le directeur broyard.

Manque de main-d’œuvre

Si Emil Egger a le vent en poupe, les inquiétudes sont patentes. «En 2020, il y a eu un net frein dû à la pandémie. Depuis, les affaires ont fortement repris, mais à l’instar d’autres entreprises similaires, nous n’arrivons pas à digérer la croissance», s’inquiète Eric Collomb.

En clair, les marchandises arrivent par tonnes et sont stockées pour être redistribuées dans les meilleurs délais. Mais c’est justement là que le bât blesse. «Nous n’avons pas assez de chauffeurs pour répondre à la demande. On est à la limite et nous sommes souvent obligés de reporter les délais, à cause du manque de main-d’œuvre. Aujourd’hui, j’ai cinq camions arrêtés, car personne à mettre au volant», s’attriste-t-il.

Le souci principal est que la réglementation européenne s’est durcie et complique l’obtention d’un permis de chauffeur professionnel. «Un permis poids lourds coûte entre 10 et 15 000 francs. Auparavant, durant les saisons creuses, nous pouvions bénéficier de renforts d’agriculteurs ou de retraités qui voyaient un appoint à leurs revenus. Maintenant, beaucoup ne peuvent pas investir dans une nouvelle formation onéreuse.» Et Eric Collomb de brandir une coupure de presse titrée «Le blues des chauffeurs routiers britanniques». Le Royaume-Uni fait face à une grave pénurie de routiers qui entraîne des carences de biens et d’essence à travers tout le pays. «La Suisse risque de vivre la même chose si nous ne faisons rien», lance-t-il.

Le remède pour la Suisse? «La relève, mais ça prend du temps. Actuellement, nous formons neuf apprentis chauffeurs. De plus, nous avons cinq stagiaires qui proviennent d’un autre horizon professionnel et à qui l’on offre le permis. Il s’agit d’un mini-apprentissage en accéléré», explique le patron.

Malgré cette pénurie de personnel, Eric Collomb maintient le cap. De nouvelles entreprises lui font confiance, notamment une société américaine qui produit des chutes en spirale pour les géants de la distribution. Si la fabrication s’opère dans le canton de Fribourg, la logistique sera assurée depuis la nouvelle halle en construction qui sera achevée pour la fin de l’année.

Etre patron d’une entreprise de transport routier n’est pas des plus écolo par les temps qui courent. «Oui, mais on ne peut pas mettre une ligne ferroviaire devant chaque entreprise et chaque maison. La distribution fine doit être assurée par camions et cela encore pendant quelques décennies», poursuit-il.

Côté bilan carbone, le patron assure faire le maximum avec 15 000 m2 de panneaux photovoltaïques sur les toits avenchois. «Nous aurons deux camions électriques dès l’an prochain. Les bâtiments sont chauffés au bois ou par géothermie et le carburant utilisé par les poids lourds contient 7 à 10% de bio diesel», rassure-t-il.

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