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Notre cerveau nous joue-t-il parfois des mauvais tours?

Gilles Bellevaut et Pascal Wagner-Egger ont abordé les biais cognitifs dans Méfiez-vous de votre cerveau. L’ouvrage fait partie des best-sellers en Suisse romande.

Gilles Bellevaut (à g.) et Pascal Wagner-Egger.Photo jmz

Jean-Michel Zuccoli

Jean-Michel Zuccoli

12 janvier 2023 à 01:00

Méfiez-vous de votre cerveau. Tel est le titre de l’ouvrage illustré et réalisé par deux Broyards. Publié en octobre 2022, il s’est arraché en librairie et a déjà été réédité deux fois. Ce best-seller, destiné au grand public, est l’œuvre de Pascal Wagner-Egger, enseignant-chercheur en psychologie sociale et en statistique à l’Université de Fribourg et domicilié à Seiry, et de Gilles Bellevaut, illustrateur spécialisé dans la communication et la vulgarisation scientifique, habitant de Delley.

Ensemble, ils ont abordé la thématique des biais cognitifs qui influencent notre cerveau, victime parfois d’erreurs de jugement. Mais attention, ce n’est pas uniquement de sa faute, la longue histoire évolutive de notre espèce l’ayant contraint à adopter un mode de pensée essentiel à sa survie. Si notre manière de vivre a changé, nos méninges, elles, n’ont par contre guère évolué. «Le biais cognitif est une erreur produite par ce qu’on appelle une heuristique, un mode de raisonnement ou de jugement qu’on a appris ou qui est inscrit dans notre cerveau et très facilement utilisable dans notre vie», explique Pascal Wagner-Egger. A titre d’exemple, l’enseignant cite la potion magique que l’on prend pour guérir lorsqu’on est malade. «Si tu vas mieux ensuite, tu vas l’associer à ta guérison. De ce fait, la prochaine fois, tu utiliseras le même produit. Mais peut-être que ton corps a fait le job tout seul. Sans contrôle scientifique, on n’a aucune preuve.» Le cerveau a par contre associé le mot guérison au mot potion magique. «C’est comme la chaussette porte-bonheur, portée lors d’une victoire acquise en match et que le joueur mettra systématiquement lors des prochaines rencontres», informe-t-il.

Autre biais cognitif, le fameux «autrefois c’était mieux» ou «l’horoscope du jour qui s’applique à votre situation». «Mais les biais cognitifs peuvent devenir dangereux, on croit trop vite», avertit Gilles Bellevaut. Avec l’avènement d’internet et des réseaux sociaux, de nombreuses informations circulent, sont partagées sans que l’on vérifie leurs sources. «Il est assez facile de se laisser embarquer dans un raisonnement trompeur parce que la forme est séduisante», explique Pascal Wagner-Egger, la récente crise sanitaire ou les fake news l’ayant démontré.

Selon Gilles Bellevaut, les biais cognitifs sont toujours négatifs, mais on peut leur trouver des aspects positifs. Etre dans une bonne dynamique parce que l’on croit à quelque chose ou pouvoir s’intégrer dans un groupe parce que les idées sont partagées, par exemple.

Si personne n’échappe à l’influence des biais cognitifs, même ceux qui possèdent une pensée rationnelle, la bonne nouvelle réside dans le fait que l’on a tous la capacité de les corriger afin de prendre les bonnes décisions ou d’éviter de se faire manipuler. C’est ce que ce petit guide propose, réalisé avec une touche d’humour et des exemples notamment tirés du quotidien.jmz

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