«On est résolument optimistes»

«Une fois n’est pas coutume, on ne peut pas dire que tous les voyants sont au vert. Mais notre foire revêt un intérêt économique fondamental pour la région. Le comité directeur est résolument optimiste et œuvre à la mise sur pied d’une 11e édition du Comptoir broyard du 19 au 28 novembre prochain, sur sa traditionnelle place de Payerne.» Optimistes mais réalistes, selon les termes du président Philippe Arrighi, les organisateurs de la manifestation ont dévoilé mardi, en conférence de presse à Estavayer-le-Lac, les trois variantes d’une 11e édition du Comptoir broyard. «Nous avons l’impression d’avoir un devoir moral de proposer une vitrine à nos fidèles exposants qui ont souffert et souffrent encore de la situation et qui attendent un événement pour cet automne», a souligné Philippe Arrighi.

Le plan A pour cet automne justement, c’est une édition qui reprend tous les ingrédients qui font le succès du Comptoir broyard: une surface totale de plus de 13 500 m2, des halles commerciales, une zone festive, une halle agricole, une espace «event» et des bars. Avec un budget sensiblement le même qu’en 2019, soit un peu plus de 1,5 million de francs. Les animations tout comme les hôtes et invités d’honneur seraient quant à eux plus locaux que d’habitude.

Le plan B se centre sur l’aspect commercial de la foire, c’est-à-dire les exposants (220 en 2019). L’espace «event» et les bars seraient abandonnés et la zone festive ainsi que la halle rurale redimensionnées pour pouvoir accueillir des convives selon les normes sanitaires qui seront en vigueur. «Les restrictions et le nombre de visiteurs autorisés seront déterminants pour finaliser les contours de cette variante et analyser sa faisabilité financière. Un budget prévisionnel envisage la possibilité de réduire les charges à un peu plus de 1,2 million avec cette variante», soulignent les organisateurs.

Le plan C comme Covid, c’est l’annulation pure et simple de la manifestation. «Une variante dont personne ne veut parler pour l’instant», note le président. Une digitalisation de la foire n’est pas non plus à l’ordre du jour, même si le comité assure que «dans tous les cas, il y aura quelque chose cet automne».

En attendant, il s’est donné deux dates butoirs qui décideront du sort de la 11e édition du Comptoir broyard. La première, c’est le 30 avril: le délai d’inscription donné aux exposants. Les réservations sont ouvertes dès à présent. La seconde, c’est la fin août: le moment où le comité prendra une décision définitive en fonction de la situation sanitaire.

«On va devoir être réactifs et agiles dans notre fonctionnement», a encore ajouté Philippe Arrighi. Une flexibilité rendue possible aussi grâce au partenariat signé avec l’armée qui met les terrains à disposition contre notamment l’entretien de certaines parties de la future place de fête.

Le 24 novembre 2019, la 10e édition du Comptoir broyard avait tiré le rideau sur un record de participation avec 95 372 visiteurs. Pour cette édition, les organisateurs ont construit les budgets des différentes variantes sur la moitié moins d’entrées. En gros, à partir de 75 000 visiteurs, la foire tiendrait la route. La variante allégée prévoit en outre une perte de 50 000 francs. Une somme à «aller chercher à l’extérieur ou à prendre dans les réserves», a noté la caissière Myriam Baudin. C’est vrai que le Comptoir broyard peut compter sur quelque 90 000 francs de provision à disposition.

Un regroupement avec les comptoirs de Payerne ou d’Avenches n’est pas non plus à l’ordre du jour. «On est complémentaires. La rotation des éditions fait que c’est notre tour d’y aller et on y va», a conclu le président Arrighi.