Quand les abeilles font leur cinéma

Vendredi 20 janvier, les abeilles étaient à l’honneur au centre La Grange de Corcelles-près-Payerne. La projection du film Etre avec les abeilles organisée par l’association Demain la Broye et suivie d’une discussion affichait complet. Si le propos du film revenait, sans surprise, sur le rôle essentiel des insectes mellifères pour la biodiversité et l’inquiétude grandissante quant à leur possible extinction, il explorait aussi certaines pistes afin de les réconcilier avec leur environnement. Les témoignages d’apiculteurs ayant trouvé un équilibre favorable à leur bien-être se sont succédé, une nature dépourvue de traitements chimiques, la présence d’arbres fruitiers en nombre ou le «réensauvagement» des butineuses ailées entre autres. Des solutions qui marchent et qui ont permis d’alimenter le débat après la séance. Face à la quarantaine de personnes qui avait fait le déplacement, Elodie Calais et Marie-Christine Noverraz, apicultrices régionales, ont présenté leur activité, revenant en détail sur leur double responsabilité. «Nous sommes considérées comme éleveuses d’animaux de rente et productrices de produits alimentaires, avec des comptes à rendre au législateur sur chaque activité», a ainsi détaillé Marie-Christine Noverraz.

Une poignée d’apiculteurs confirmés ou débutants ont alors pris la parole, chacun apportant son propre témoignage. Forts d’expériences allant de vingt ans de pratique à deux années seulement, avec des ruchers situés en ville ou en rase campagne, tous ont pu s’exprimer, décrivant avant tout un hobby exercé par passion. Quelques pots sont vendus ici et là, mais le miel fabriqué par les petites bêtes et qui est leur ressource de vie essentielle reste dans leur garde-manger. Point de productivité donc, mais un amour pour ces ouvrières infatigables, une admiration pour leur organisation et un partage qui se fait dans le respect de l’animal, en parfaite communication avec lui selon certains apiculteurs. «Les abeilles nous apportent beaucoup. Nous faisons des tests d’implantation pour voir ce qui se passe quand nous sommes en forêt ou plutôt proches des cultures, tout en restant le plus possible dans la norme.» Un encouragement à destination de tous les spectateurs présents afin que chacun remplisse sa part de contrat en faveur de la biodiversité, en commençant par son propre jardin.Phc